L'ES Sétif fait désormais partie des équipes du podium. Pour la première fois de cette saison, elle qui avait mal démarré le championnat et à qui beaucoup ont prédit le scénario du pire. Grâce à sa nouvelle victoire contre l'ES Sétif, la dixième de la saison et la 8e sur son terrain fétiche du 8-Mai-45, l'Entente a supplanté à la troisième place du classement la JS Kabylie battue à plate couture au 20-Août par le leader belouizdadi. Un troisième rang conquis de haute lutte, les poulains de Nabil Kouki ayant entamé leur redressement avant le terme de la phase aller, exactement depuis l'éclatant succès face à l'ASAM (4-0) à Sétif (13e journée) alignant une série de résultats positifs «tronquée» par un nul réalisé à Oran face au MCO (1-1,17e journée). Sinon, matchs de Coupe mis à part, l'Aigle noir a plané devant des adversaires réputés pour leur pugnacité (MCA, JSS, USMA, CABBA et NCM) que les camarades ont mis à genoux avec une facilité et une aisance déconcertantes. Samedi, face au NAHD, adversaire que l'ESS craignait malgré son statut de lanterne rouge, les coéquipiers de Djahnit ont sué ne parvenant à faire le mur du Nasr qu'au retour des vestiaires lorsque le jeune Laouafi secouera les filets husseindéens avant que Berbache n'achève les Sang et Or d'un maître-tir enroulé à l'entrée des 18 yards qui laissera le portier des visiteurs pantois. Il faut dire que les joueurs de Nabil Kouki ont souffert face à un adversaire qui, lors du match aller à Bologhine, leur a administré une belle leçon de réalisme. Les jeunes Boussouf, Deghmoum et autre Kendouci avaient craqué sous les coups de boutoir de Zerdoum, désormais transféré à l'ES Sahel de Tunisie, auteur ce jour-là d'un triplé auquel les protégés de Kheireddine Madoui ont riposté par un doublé de Souibah (aujourd'hui sociétaire du CRB) et un but de Laribi. Lors de cette confrontation, l'une des plus belles de cet exercice footballistique tellement tous les ingrédients étaient réunis sur le terrain, tout le monde avait remarqué le talent des jeunes Sétifiens et ont prédit un bel avenir à Boussouf et ses jeunes camarades. C'était un après-midi du 23 septembre 2019 : six mois plus tard et quelques réglages opérés, surtout une situation financière améliorée, l'ESS, qui était postée à la 13e place avec 4 points, soit un de mieux que la lanterne rouge (PAC) et avec 9 points de retard sur les coleaders (MCA et CRB), a retrouvé le sourire et le rang qu'elle n'aurait jamais abandonné. Ses fidèles supporters, qui faisaient peine à voir en début de saison, affichent désormais une mine radieuse. L'ESS se mêle à la course au titre, avec une suite de calendrier favorable, et, cerise sur le gâteau, le trophée tend les bras aux gars d'Aïn Fouara qui ont atteint, sans coup férir, le quart de finale où ils auront en face le voisin de Bordj-Bou-Arréridj qu'ils viennent juste d'épingler en championnat (3-0). Une ferveur et une euphorie que le coach tunisien relativise en assurant que son équipe «prend du plaisir» mais n'est pas à l'abri de «mauvaises surprises». A l'issue du match gagné contre le NAHD, en tout cas, il fera savoir qu'il a appris dans son parcours d'entraîneur et d'ancien footballeur que «rien n'est acquis». «Nous prenons du plaisir. Le public qui est revenu en force l'est aussi. Nous sommes dans une position précaire. C'est vrai que nous sommes sur le podium mais on n'est pas confortablement installés. On prend les matchs comme ils viennent et on se prépare à faire le maximum. C'est à la fin qu'on saura où l'on est», a-t-il déclaré lors de sa conférence de presse. Tout compte fait, l'ESS, qui a le meilleur calendrier en ce dernier tiers du championnat (elle va recevoir la JSK, le CSC, le PAC, le MCA et le CRB), semble avoir tout gagné. D'une équipe qui peinait à s'imposer à domicile et qui couvait une crise qui paraissait insoluble, l'ESS est devenue ce club conquérant et qui impose le respect à ses adversaires. En Coupe comme en championnat. Wled Sid-el-Khier ont toujours le souffle long et il sera difficile à leurs concurrents de leur couper le chemin de la gloire. M. B.