De Tunis, Mohamed Kettou Après trois fausses alertes, le coronavirus a bel et bien fait son entrée en Tunisie. Le premier cas avéré a été annoncé lundi soir. Depuis, les Tunisiens vivent à l'heure du coronavirus. Juste après l'annonce officielle du premier cas avéré, les discussions ne portent plus que sur ce virus et les moyens de s'en défendre. C'était au cours d'une conférence de presse que le ministre de la Santé a rendu publique la triste nouvelle. Il s'agit d'un citoyen tunisien vivant en Italie, qui est rentré en Tunisie le 27 février par voie maritime. Les analyses l'ont déclaré positif pour qu'il soit mis en quarantaine dans un hôpital à Sousse (centre du pays), alors que les membres de sa famille ont reçu les conseils nécessaires pour éviter une éventuelle contamination. Sitôt la nouvelle rendue publique, elle a fait le tour du pays. Les médias ont pris la chose au sérieux et sont entrés en contact avec les responsables de la santé qui se sont évertués à calmer la population en recourant à des explications fastidieuses. Le bulletin d'information de la télévision nationale a pris à bras le corps le sujet pour en parler, deux jours de suite, durant plus de 20 minutes. Idem pour les chaînes privées qui ont multiplié les spots de sensibilisation adressés à une foule avide d'informations et qui commence à paniquer. Au niveau de l'Etat, on assure que toutes les mesures préventives ont été prises. Rien n'a été laissé au hasard pour une prise en charge des cas sur lesquels pèsent des soupçons ou ouvertement déclarés. Les soupçons portent sur d'autres cas auxquels les autorités accordent les soins nécessaires. Le contact est, aussi, établi avec les 250 passagers du bateau qu'avait emprunté le passager en question et qui était arrivé à Tunis le 27 février. Ceux-ci sont mis en quarantaine pour la période d'incubation du virus, soit quatorze jours. Cependant, la population, d'habitude calme, a perdu subitement cette qualité pour se ruer sur les pharmacies qui se déclarent incapables de répondre à la demande des masques de protection. Pourtant, les médecins ne cessent de répéter que ces masques ne sont efficaces que pour le malade porteur du virus. Mais les citoyens font la sourde oreille et poursuivent leur marathon à la recherche de la fameuse bavette. Quant aux effets du phénomène sur l'activité touristique, un responsable de l'Office national du tourisme assure que le secteur n'a pas été affecté, sachant qu'on est en basse saison qui ne draine pas plus que 10% du nombre annuel des visiteurs. M. K.