Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a annoncé, dans son dernier communiqué, 5 nouveaux cas de coronavirus, portant le nombre à 17 cas au total, confirmés en Algérie. Et pourtant, l'alerte n'était pas du tout perceptible au niveau du Hirak d'hier à Alger. Aucun signe du masque de protection contre l'épidémie n'était visible parmi la foule des manifestants. Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - Il y avait grande foule, hier à Alger-Centre, à l'occasion du 55e vendredi, et comme à l'accoutumée, des milliers de manifestants ont convergé vers la rue Didouche-Mourad et la place de la Grande-Poste, mais aucun hirakiste n'a porté une attention particulière aux mesures préventives contre l'épidémie de coronavirus qui sévit dans le monde et qui a enregistré jusque-là 17 cas contaminés par le virus en Algérie. Mis à part les secouristes et les agents de la Protection civile, présents sur les lieux, les manifestants ne se souciaient guère des risques de contamination. Ils nous l'ont signifié clairement, et tous les témoignages recueillis convergeaient : « On ne croit pas au coronavirus .» Des personnalités interrogées rétorquent que le coronavirus n'est qu'une invention visant à affaiblir le Hirak. Un couple de cadres septuagénaires retraités le confirme bien, en arguant que « le coronavirus est une invention qui ne tient pas debout ». Parmi les habitués du Hirak, le célèbre comédien du feuilleton Hadj Lakhdar moul Imara et Papillon, celui qui fait le tour des réseaux sociaux, n'y sont pas allés par quatre chemins pour contredire l'alerte lancée il y a quelques jours par le ministère de la Santé. Le premier, dans un humour qui lui est propre, dira qu'il mourra bien un jour ou l'autre avec ou sans le coronavirus, alors que le second éclate de rire en réponse à notre question portant sur le port du masque. Ce qui signifie bien le boycott de l'appel aux mesures de prévention contre le coronavirus (Covid-19) et la poursuite du Hirak, mais « à leur manière ». Chose qu'ils ne manquent pas de préciser. Mais ce qui dénote aussi le désintérêt total au « strict respect des mesures préventives d'hygiène » contre la propagation parmi la foule du virus, c'est que sur les étals de la rue Didouche-Mourad ou à proximité de la Grande-Poste, proposant l'emblème, casquettes et bandeaux, les masques de protection contre le coronavirus ne sont pas du tout proposés. A. B.