L'ex-ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, est pressenti pour remplacer l'émissaire de l'ONU en Libye, Ghassan Salamé, démissionnaire, a-t-on appris, hier, de sources diplomatiques européenne et africaine. M. Lamamra, 67 ans, est un diplomate très expérimenté, qui a été à la tête de la diplomatie algérienne de 2013 à 2017. Plusieurs fois ambassadeur, il a été médiateur dans plusieurs conflits africains, notamment au Liberia, sous les auspices de l'ONU et de l'Union africaine (UA). En fonction depuis juin 2017, l'émissaire de l'ONU en Libye, Ghassan Salamé, a démissionné le 2 mars pour des «raisons de santé», au moment où le processus politique dans ce pays, en proie à la guerre civile, est plus que jamais dans l'impasse. Pendant près de trois ans, il a tenté en vain de convaincre les belligérants d'unifier les institutions de l'Etat et d'organiser des élections en vue de mettre fin aux divisions dans le pays. Depuis 2015, deux autorités rivales se disputent le pouvoir en Libye : le Gouvernement d'union nationale (GNA), reconnu par l'ONU et basé à Tripoli, et un pouvoir incarné par le maréchal Khalifa Haftar, dans l'Est. L'Algérie, qui partage près de 1 000 km de frontière avec la Libye, s'est récemment montrée très active pour tenter d'œuvrer au règlement politique d'un conflit qui menace la stabilité régionale. Le Président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a ainsi proposé en janvier d'accueillir un dialogue entre toutes les parties libyennes afin de favoriser des négociations visant à sortir la Libye de la crise.