L'actualité sportive est paralysée par la crise sanitaire mondiale due au coronavirus. Les compétiteurs sont confinés et attendent un signe de la part des décideurs pour regagner leur terrain de prédilection. A travers le monde, mais également en Algérie, l'inquiétude grandit du fait de l'absence d'indications sérieuses et efficientes qui puissent renseigner tout ce beau monde sur une date précise pour la reprise. Hier, le président de la Fédération algérienne de football, Kheireddine Zetchi, invité de la Chaîne 2, a évoqué nombre de sujets, parmi lesquels la lancinante question de la reprise. D'emblée, le patron de la FAF admet que «l'Algérie ne fait pas exception», l'épidémie ayant progressé démesurément, invitant les autorités du pays à prendre leurs dispositions. «Il y a eu une première mesure, celle de faire jouer les matchs sans public ce qui permettait d'éloigner les supporteurs des stades pour éviter l'attroupement et le contact». Sans vouloir avouer que cette mesure du huis clos n'était pas suffisante et comprenait des risques, M. Zetchi assurera que «le ministère de la Jeunesse et des Sports a pris la sage décision d'arrêter toutes les compétitions et de fermer toutes les enceintes sportives par précaution». C'est à peine s'il ne reconnaît pas que les instances du football ont subi cet arrêt, la LFP ayant anticipé la suite des deux championnats qu'elle gère en annonçant le programme des journées pendant le mois d'avril. Si bien qu'il remercie l'acte des responsables du MJS qui a sauvé les sportifs d'une vraie catastrophe. «Nous n'avons eu aucun cas de coronavirus jusqu'à aujourd'hui dans la famille du football et on espère que les sportifs respecteront avec beaucoup de rigueur les consignes». Kheireddine Zetchi fera savoir que sa structure réfléchit aux meilleurs moyens d'apporter sa contribution pour aider l'Etat à endiguer ce fléau. «La FAF mettra tout en œuvre, les ressources humaines dont elle dispose et les moyens financiers qui sont à sa disposition s'il est nécessaire pour passer cette étape avec le moindre mal», dira-t-il. Pragmatique, le président de la FAF indiquera que rien n'est encore clair s'agissant de la reprise. «Nous avons un Bureau fédéral qui se tiendra le 31 mars, nous allons tracer une feuille de route afin de faire participer tous les acteurs du football, les clubs, les entraîneurs et bien sûr penser à des solutions d'urgence», explique Zetchi, pour qui «toutes les éventualités» sont envisagées mettant en exergue les «moments difficiles» que les acteurs du sport vivront ces prochaines semaines et mois. Et de conclure : «Il sera décidé de reprendre le championnat seulement quand nous aurons le feu vert des autorités sanitaires». Medaouar continue de «réfléchir» Les propos du président de la FAF interviennent quelque 48 heures après l'intervention du président de la Ligue de football professionnel, Abdelkrim Medaouar qui prophétisait une issue pour l'actuelle saison à la fin du mois de juin. «Rien n'a été décidé dans le cas où la reprise ne se ferait pas à partir du 5 avril prochain. Nous sommes en train de travailler suivant la situation actuelle. Si le championnat va reprendre à partir de la date fixée par le MJS, la fin de la compétition pourrait être décalée jusqu'en juin prochain», annoncera le chairman de la LFP qui n'envisage pas l'éventualité d'une saison blanche. «On n'en est pas encore là. C'est illogique de parler d'une saison blanche du moment que nous ne pouvons pas prévoir ce qui va se passer», dira celui qui «regrette la polémique provoquée par certains responsables de clubs». «Ceux qui jouent le titre souhaitent la poursuite du championnat, alors que ceux qui sont menacés par la relégation préfèrent une saison blanche ! La LFP n'est pas en mesure de dire aujourd'hui s'il y aura annulation ou non du championnat», affirme Medaouar qui annonce que son instance planche sur l'élaboration d'un nouveau calendrier. «Nous avons réfléchi à un nouveau calendrier, concernant notamment les matchs de mise à jour des deux Ligues professionnelles (trois en Ligue 1 et 2 en Ligue 2, ndlr), et la suite des quarts de finale de la Coupe d'Algérie», pense-t-il, avant d'assurer que «les matchs pourraient bien avoir lieu à huis clos». En aucune manière l'ancien boss de l'ASO Chlef n'évoque l'implication des clubs dans la mise sur pied d'un programme d'urgence. Pour celui qui a réussi à «maintenir» déraisonnablement le match de la Supercoupe (USMA-CRB) jusqu'alors, le grand défi est de terminer la saison 2019-2020 même au-delà de l'année 2021. Pour quels objectifs et quels intérêts ? M. B.