Alors que des confédérations, à l'exemple de l'UEFA et de la Conmebol, ont pris le taureau par les cornes en annonçant des mesures d'urgence pour endiguer le fléau du Covid-19, la CAF reste en stand-by dans l'attente d'un «signe» de la part des autorités sanitaires (OMS), la Fifa et des agences d'Etat avant de se prononcer sur la voie à suivre. Dans un message adressé à la communauté footballistique du continent, hier, le président de la CAF a rappelé les premières mesures prises par son instance au lendemain de la déclaration de la pandémie du coronavirus dans le monde, mais surtout dans plusieurs pays africains. Parmi ces décisions, le dirigeant malgache avance l'annulation de toutes les compétitions interclubs et des qualifications pour la CAN-2021 au Cameroun ainsi que le tournoi final du Chan qui devait avoir lieu à compter du 4 avril au Cameroun. Hier, le président de la CAF a également fait l'annonce du report de la 42e assemblée générale de la Confédération africaine qui devait se tenir le 24 avril à Yaoundé, à la veille de la finale du Chan annulé. Il a également fait état de la mise en confinement du personnel du siège de l'instance continentale au Caire, et ce, à partir du jeudi 19 mars jusqu'à la fin de ce mois. Celui-ci, pour la plupart des citoyens égyptiens, accomplira ses tâches depuis le domicile. «En outre, nous suivons la situation de près et restons en contact permanent avec des partenaires mondiaux tels que l'OMS, la Fifa et les agences d'Etat quant à la voie à suivre», lit-on dans le message du président de la CAF. Une communication qui ne fait état d'aucune perspective concernant la reprise des compétitions gérées par la CAF, comme la suite des éliminatoires pour la CAN-2021, ainsi que des projections sur le déroulement des manifestations planétaires auxquelles les associations africaines sont engagées, à l'exemple des qualifications du Mondial-2022 qui devaient être lancées en octobre prochain. Ahmad Ahmad et son Comité exécutif restent en marge de la «bagarre» menée par les Européens contre la Fifa, laquelle bataille a conduit l'institution de Gianni Infantino à abandonner de tenir aux dates prévues la 1re édition du Mondial des clubs à 24 équipes qui devait avoir lieu l'été 2021 en Chine mais que l'UEFA a barrée en programmant son Euro-2020, imitée par la Conmebol, qui organisera sa Copa America prévue cet été conjointement en Argentine et en Colombie. Une confédération sud-américaine qui a sollicité jeudi soir la Fifa pour repousser le début des qualifications du Mondial-2022, annoncées à partir du mois de ce mois jusqu'en septembre prochain. Ce que la CAF, zone où la première journée était prévue, une première fois, en mars puis en octobre, n'a pas encore réclamé, sachant que les dates Fifa de cette année encore disponibles (juin, août-septembre, octobre et novembre) suffiront à terminer les qualifications pour la CAN-2021. Cette attitude pour le moins attentiste n'a qu'une explication : la dépendance du football dans sa globalité au «régime» mis en œuvre par les Européens. Ces derniers «régulent» le calendrier international à leur guise, et pour leur seul bénéfice. Leur instance confédérale tenue par le Slovène Aleksander Ceferin, un juriste en poste depuis 2016, pilote la planète football en s'appuyant sur le puissant G14. Les footballeurs africains, principale attraction d'une phase finale de la CAN, sont pris en otage du seul fait qu'ils exercent dans des clubs du Vieux Continent qui défient les lois et règles de la Fifa sans en subir la moindre «remontrance». La reprogrammation de la 33e édition de la CAN du Cameroun en hiver après avoir été préalablement casée pour l'été 2021 avait suscité nombre de critiques. Le vice-président de la commission de la CAF, l'Algérien Yacine Zerguini, nous a assuré que «la décision a été prise pour des considérations climatiques et après consultation de notre structure par le CE/CAF. C'est l'unique raison de ce changement de périodicité», a-t-il tenu à préciser avant d'avancer que «la confédération ne devrait pas changer la date de tenue du prochain rendez-vous continental (5 janvier au 6 février 2021, ndlr).» Une certitude qui pourrait buter sur l'effet cascade que causent les différents reports des compétitions nationales et internationales intervenus ces dernières semaines et qui pourraient sérieusement impacter, voire menacer, l'organisation de Cameroun-2021 à la date retenue. Il en est de même pour les qualifications africaines au Mondial du Qatar et les épreuves interclubs placées sous l'égide de la CAF, lesquelles devraient subir quelques aménagements «dès que la visibilité sera meilleure». M. B.