Hier dimanche, le personnel chargé de l'entretien et celui du paramédical du CHUO sont sortis de leur silence en organisant, dans l'après-midi, un mouvement de protestation pour dénoncer ce qu'ils qualifient de langue de bois pour tenter de couvrir la réalité du terrain dans la lutte contre la propagation du coronavirus. «C'est honteux que des professionnels de la santé doivent porter des sacs-poubelles pour se protéger», dira une aide-soignante qui rappelle que le personnel est compétent et doit être mieux considéré. «Assurez-moi la disponibilité des moyens de lutte et laissez-moi sur le terrain, on ne fuit pas nos responsabilités. Nous assurons notre travail, mais il faut nous procurer les moyens pour y parvenir.» Elles étaient nombreuses à se rassembler devant la direction de l'hôpital de Plateau, exigeant des solutions avec le strict minimum. Présentes dans ce mouvement de protestation, les travailleuses de la propreté et de l'entretien au sein de l'hôpital diront qu'elles manquent de bavettes et de gants. «On nous a signifié au niveau de la Pharmacie centrale qu'il n'y en a pas. On va travailler à mains nues et prendre les maladies chez nous ?» Les protestataires déplorent également les frais de transport induits par l'arrêt des transports publics. Une femme de ménage dira avoir déboursé 400 da en ayant recours à un chauffeur clandestin pour rejoindre son poste de travail, alors qu'elle ne perçoit que 20 000 da par mois. Des infirmières de la maternité ne comprennent pas qu'elles aient un manque de moyens de protection, alors que, dira l'une des protestataires, «nous avons dans notre service un cas d'une femme suspectée de coronavirus. On nous dit que nous n'avons pas assez de bavettes, et celles disponibles sont réservées au personnel en contact direct avec les malades infectés». Les contestataires exigent qu'on prenne en considération leurs requêtes puisqu'elles sont indissociables du plan de lutte contre la propagation du virus, étant elles-mêmes confrontées à contracter cette maladie et à la propager à l'extérieur de l'hôpital. Amel Bentolba