Le monde du travail aura fortement été impacté par la propagation du coronavirus. Des mesures exceptionnelles ont été prises afin de protéger les employés, sans pour autant affecter la productivité notamment dans les secteurs économiques et administratifs. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - A ce propos, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Ahmed Chawki Fouad Acheuk Youcef, a longuement insisté hier, sur les ondes de la Radio Chaîne 3, sur la priorité «de préserver l'outil de production». En faisant en sorte, néanmoins, «de maintenir le rendement à un rythme correct», a-t-il souligné. Revenant justement sur les mesures relatives au décret exécutif, et qui concernent le monde du travail, l'intervenant a rappelé que ce même décret exige que 50% du personnel soit libéré, afin d'éviter qu'il y ait concentration de personnes sur les différents lieux de travail. Selon lui, c'est aux employeurs de s'organiser afin de continuer à assurer la fonctionnalité des entreprises et des établissements, malgré cette situation inhabituelle. Outre les catégories de travailleurs citées dans le décret, qui ouvrent droit à un congé rémunéré, à savoir les femmes enceintes et celles ayant des enfants en bas âge, ou encore les malades chroniques, les gestionnaires devront mettre en place des dispositions nécessaires sur les lieux de travail pour le reste du personnel. Si pour dans le secteur public, ces mesures devront être appliquées automatiquement, qu'en est-il des secteurs économiques ? «On ne peut évidemment pas se permettre de geler la production économique », répond-il. C'est pourquoi «les employeurs doivent avoir un dispositif efficace à leur niveau», c'est-à-dire si le personnel dispose de reliquats de congés par exemple, le responsable «a parfaitement le droit de mettre ces personnes en congé». C'est là une manière comme une autre de «réduire le nombre d'employés conformément à la réglementation». Sur ce point-là, Ahmed Chawki Fouad Acheuk Youcef a assuré que les patrons n'ont exprimé aucune objection quant à appliquer ces mesures. Evoquant le cas des entreprises à caractère économique, comme Algérie Télécom, la Poste ou Sonelgaz, le responsable a expliqué qu'il est essentiel que ces structures continuent de fonctionner à plein temps, en dépit de la réduction du personnel, mais, là aussi, c'est à l'employeur de gérer son personnel et ses services. Dans l'enceinte de ces établissements, souligne-t-il, par mesure de précaution, « les gestes barrières devront être de rigueur et respectés assidument par les employés ». Abordant l'alternative du travail à distance pour les postes qui le permettent, le ministre fait savoir que cette méthode a déjà été adoptée par plusieurs entreprises. En ce qui concerne son département, par ailleurs, il a relevé que pour la Sécurité sociale, les agences sont toujours fonctionnelles malgré la réduction du personnel et que les usagers n'ont plus l'obligation de se déplacer dans ces structures. «Nous avons mis un système en interne via internet et VPN qui permet de traiter tous les dossiers à distance .» D'ailleurs, ce dernier appelle les clients dont les retraités à rester chez eux, et que « leur retraite leur parviendra à temps ». Il précise, en outre, que la reconduction des dossiers des retraites et des pensions sera automatique et que cette démarche ne nécessite pas le déplacement des clients. Le principe étant de limiter au maximum «le flux des personnes dans ces agences», insiste-t-il encore. Il rappellera que toutes les informations sur ce sujet sont disponibles sur le site de la CNR et celui du ministère du Travail. Pour la carte Chifa, le responsable du secteur affirme que celle-ci sera valable même après le 31 mars au vu de ces circonstances exceptionnelles. Par ailleurs, l'invité de la radio a précisé que, malheureusement, le décret exécutif en question a exclu certains travailleurs qui sont obligés d'assurer le service H24. Il s'agit essentiellement de la corporation médicale qui «est au front pour faire face à l'épidémie», a-t-il précisé, saluant au passage «les efforts fournis par les équipes médicales en ces temps durs». Comme le secteur de la santé, la Protection civile, les services de sécurité, les agents de maintien dans les infrastructures ne sont, eux aussi, pas concernés par ces mesures. M. Z.