Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Ahmed Chawki Fouad Acheuk Youcef, a affirmé, hier, que les mesures adoptées pour la démobilisation de certaines catégories de travailleurs de l'administration publique et du secteur économique visent un double impératif: protéger les personnes contre les risques d'infection au coronavirus et sa propagation, tout en veillant à sauvegarder l'outil de production. S'exprimant, hier, sur les ondes de la chaîne 3 de la Radio algérienne, Acheuk Youcef est en effet revenu, dans le détail, sur les dispositions du décret exécutif promulgué la veille par le Premier ministre, M. Abdelaziz Djerad, instaurant la démobilisation de certaines catégories de travailleurs de l'administration publique avec maintien des activités des services vitaux. Le ministre a d'abord souligné que cette décision de démobilisation de 50% des travailleurs de l'administration publique est une décision extrême qui vise à éviter la concentration de personnels sur un même lieu et éviter ainsi la propagation à grande échelle du virus. Mais pour autant, dit-il, il ne s'agit pas de geler totalement les activités du pays. Celles à caractère stratégique continueront à fonctionner normalement, a-t-il soutenu. «Ces dispositions ont été prises pour que les gens, au niveau de leurs lieux de travail, soient éloignés les uns des autres, pour qu'il n'y ait pas de concentration de personnes, et donc pour préserver le maximum de personnels», a-t-il affirmé. Et c'est pour cela, ajoute-t-il, «qu'il a été demandé qu'il y ait au moins 50% de personnes qui soient démobilisées. Cela répond à l'impératif de prendre en compte l'intérêt du travailleur, mais aussi celui garantissant le bon fonctionnement des structures, que ça soit dans le cadre de la fonction publique au niveau des administrations, ou au niveau du secteur économique». Pour cela, Acheuk Youcef rappelle qu'il y a eu le décret exécutif et qui explicite cette réduction de 50% des personnels dans les lieux de travail. En priorité, a-t-il affirmé, «il va falloir que les femmes qui sont enceintes soient préservées, eux et leurs bébés, pour qu'elles ne soient pas contaminées». Il y a aussi, a-t-il ajouté, «les personnes qui ont une maladie chronique, qui risquent éventuellement des complications en cas d'infection, et cela peut facilement être attesté soit à travers des certificats médicaux, soit à travers la carte Chifa, qui comporte les traitements prescrits à ces personnes et qui pourraient prouver de leur vulnérabilité». Il y a aussi les femmes ayant des enfants en bas âges, «pour qu'elles puissent les garder à la maison», parce qu'«il est inadmissible de voir encore des enfants dans la rue», a-t-il estimé avant de souligner qu'il s'agit là d' «une protection destinée également pour ces enfants». Concernant l'âge des enfants, le ministre dira que celui-ci est déterminé de 0 à 16 ans. Pour le ministre du Travail, «les gestionnaires ont la tâche difficile de préserver les travailleurs mais aussi d'assurer un bon fonctionnement. Un fonctionnement normal et continu de toutes les administrations et de tous les secteurs économiques vitaux pour l'Algérie», a-t-il estimé. Cependant, a-t-il précisé, «au cas où la majorité du personnel d'une institution ou administration est féminine, le service ne doit pas s'arrêter pour autant», évoquant à cet effet l'option de «travailler en roulement ou en alternance». M. Acheuk Youcef indiquera, par ailleurs, «que tous les employés amenés à cesser leur travail seront, comme le stipule le décret exécutif publié à cet effet, rémunérés normalement». S'agissant des personnes exclues de ce dispositif, le ministre citera les services de sécurité, des douanes, de la protection civile et les services de santé, auxquels et il a tenu à rendre hommage. Citant toujours les personnes exclues de ce dispositif de démobilisation, Acheuk Youcef évoquera les personnels chargés de la sécurité et du gardiennage tenus de rester à leurs postes ainsi que les personnels chargé de l'hygiène. Pour lui donc, le décret a pensé à tous ces aspects. S'agissant du secteur économique, le gestionnaire, a souligné le ministre du Travail, «a le droit de mettre en congé les personnels qui ont des reliquats de congé, afin de sauvegarder l'outil de production. La finalité étant de diminuer les personnels présents sur les lieux de travail». «Il y a beaucoup de leviers tels que les reliquats des congés ou les congés par anticipation pour les travailleurs de ce secteur lesquels peuvent aussi aller vers une convention collective avec les travailleurs en concertation avec le partenaire social», a-t-il dit. A une question sur les retraités, le ministre a indiqué qu' «ils n'ont pas à s'en inquiéter et continueront à percevoir leurs pensions», ajoutant que «les dossiers de retraite seront reconduits automatiquement sans qu'ils (les retraités) se déplacent aux agences de la Caisse nationale des retraites». «Nous avons pris toutes les mesures pour que les retraités, qui sont des personnes vulnérables, ne se déplacent pas et ils ont de ce fait la possibilité de se renseigner grâce au numéro vert 3011», a-t-il expliqué.