Le ministère de la Santé anticipe. Face à la multiplication des contaminations au Covid-19, la Direction de la prévention instruit le corps médical de mesures à mettre en place en vue d'une standardisation de la prise en charge des cas suspects et confirmés. L'ensemble du personnel médical est susceptible d'être réquisitionné. Idem pour les structures de santé, quelles que soient leurs vocations initiales. Les interventions chirurgicales sont ajournées au besoin. Nawal Imès – Alger (Le Soir)- La courbe ascendante des contaminations au Covid-19 impose une adaptation du système de santé. Dans une note datée du 23 mars dernier, adressée à l'ensemble des intervenants, la Direction de la prévention du ministère de la Santé énonce une batterie de mesures devant permettre une standardisation de la prise en charge des cas suspects et confirmés. C'est ainsi que la Direction de la prévention affirme que l'ensemble des structures hospitalières sont mobilisées pour la prise en charge du patient suspect ou confirmé. Pour les soins nécessitant une réanimation, l'hospitalisation se fera dans les services d'infectiologie. Si la structure n'en dispose pas, c'est vers le service de pneumologie que sera dirigé le patient ou, le cas échéant, vers celui de médecine interne. Dans les cas extrêmes, l'ensemble des services peuvent être mobilisés. Pour la prise en charge des cas confirmés, la note demande au personnel de santé de privilégier les chambres individuelles pour l'isolement. Lorsque cela n'est pas possible, séparer les patients par des rideaux et respecter la distance d'au moins un mètre. Quelle que soit la situation, les cas suspects doivent être séparés des cas confirmés. Il est préconisé le nettoyage et la désinfection des chambres avec une traçabilité des actions entreprises et une gestion des déchets infectieux selon les normes. Dans les wilayas ne disposant pas de CHU, c'est au niveau de l'EPH du chef-lieu que la prise en charge doit être faite. Ces moyens, notamment en réanimation, doivent être renforcés grâce à l'apport du matériel des autres structures. Au moins quatre à six lits doivent y être dégagés pour les patients porteurs du Covid-19. Le médecin réanimateur est responsable de la structure en question. Dans les wilayas ne disposant pas de CHU, des structures doivent être identifiées et totalement dédiées à la prise en charge des patients Covid-19. Les patients doivent y être isolés totalement, quelle que soit la vocation initiale de la structure. Des critères d'admission en réanimation sont définis pour ne pas occuper inutilement les lits de réanimation. Des médecins référents doivent être identifiés. Toutes les équipes de réanimation au niveau des wilayas doivent être mobilisées et participer aux gardes. La liste des gardes doit être obligatoirement disponible au niveau de la DSP. Les réanimateurs et anesthésistes des services chirurgicaux sont également réquisitionnés, et les interventions chirurgicales peuvent être suspendues au besoin. Dans les cas extrêmes, l'ensemble du personnel, tous corps confondus, est tenu de se conformer à toute sollicitation de l'administration. Le transport des patients souffrant du Covid-19 se fait via ambulance avec un seul soignant à l'intérieur et portant une tenue appropriée avec désinfection de l'ambulance après chaque transfert. L'épidémie étant au stade 3, ce dernier se caractérise par un confinement à domicile des sujets contacts. Pour les cas bénins, la prise en charge se fait en milieu hospitalier. Toutes les structures de santé sont habilitées à prendre en charge les patients. Les cas modérés doivent être admis dans les services d'infectiologie, de pneumologie ou de médecine interne. Les autres services seront réquisitionnés au besoin. Pour les cas les plus sévères, il est procédé à la réquisition des lits disponibles au niveau des spécialités médico-chirurgicales, à l'exception des services d'obstétrique et de chirurgie. Enfin, les gardes et la prise en charge sont assurées par l'ensemble des équipes déjà en place, comprenant les réanimateurs des services de réanimation médicale, les médecins anesthésistes réanimateurs des services d'anesthésie-réanimation et des urgences, quelle que soit la wilaya où ils exercent . N. I.