La note du ministère de la Santé explique comment harmoniser la démarche thérapeutique selon les cas d'infections confirmés, modérés ou sévères. Au lendemain du passage de l'Algérie au stade 3 de la pandémie de coronavirus, de nouvelles mesures d'ordre organisationnel et thérapeutique ont été prises dans le sens de la standardisation et du renforcement du système sanitaire hospitalier national. En effet, l'ensemble des centres hospitaliers (EPSP, EPH, EPHS, CHU) ouverts à travers le territoire national ont été destinataires d'une note ministérielle portant le numéro 12 relative au dispositif de prise en charge des patients souffrant de Covid-19. Il s'agit, en fait, d'un ensemble de recommandations qui s'articulent autour de l'organisation du système de prise en charge en milieu hospitalier selon le niveau d'alerte épidémique et la sévérité du cas à traiter. Datée du lundi 23 mars 2020, la note du ministère de la Santé présentée sous forme de directives exécutoires, s'est inspirée des recommandations émises par les experts du Comité scientifique de suivi de l'évolution du coronavirus en Algérie. Les compétences nationales en question expliquent dans un langage à la fois scientifique, médical et administratif, comment harmoniser la démarche thérapeutique selon les cas d'infections confirmés, modérés ou sévères. Les membres du Comité scientifique relèvent dans le préambule que la plupart des infections au Covid-19 enregistrées jusque-là ne sont pas graves. La majorité des patients à risques hospitalisés sont des sujets âgés et souffrant de certaines maladies chroniques. Des formes graves de syndrome respiratoire ont été, tout de même, signalées chez les sujets jeunes. "Les défaillances rencontrées dans les formes graves potentiellement mortelles sont essentiellement de nature respiratoire, plaçant ainsi la réanimation au centre de la prise en charge", lit-on dans le document en question. Sur la base de ce tableau récapitulatif de la situation épidémiologique de la nouvelle maladie infectieuse, toutes les structures hospitalières sont tenues de standardiser la prise en charge d'un cas suspect ou confirmé à l'infection liée au coronavirus. Des mesures spécifiques d'isolement, soit en réanimation respiratoire ou dans d'autres salles, doivent être impérativement observées pour prévenir une éventuelle propagation au sein de l'établissement hospitalier. "Il faut séparer les suspects et les confirmés au Covid-19 dans les services dédiés à l'hospitalisation. La prise en charge en réanimation des cas sévères doit être assurée aussi bien dans les régions dotées de CHU ou sans CHU". À cet effet, les services extérieurs du ministère de la Santé sont tenus de doter les EPH et autres établissements "dans les meilleurs délais de moyens nécessaires pour le fonctionnement des structures de réanimation". Mobilisation des grands moyens Dans le même registre, les experts développent d'une manière circonstanciée le processus de mobilisation des moyens d'hospitalisation, notamment comment impliquer l'ensemble du personnel soignant dans le fonctionnement des lits dédiés aux cas sévères ou suspects à l'infection. La prise en charge doit être assurée par l'ensemble des équipes médicales que compte la structure hospitalière. À titre d'illustration, il est prévu qu'en cas de nécessité et d'extrême urgence, l'activité de chirurgie sera réduite aux seules urgences chirurgicales, les médecins anesthésistes-réanimateurs des services de chirurgie seront également réquisitionnés contre le Covid-19. La note rappelle plus loin les règles d'hygiène et de désinfection à observer en matière d'acheminement ou de transfert des patients d'un service de médecine vers celui de soins intensifs de réanimation chargé de la prise en charge des infections graves. "Le transport des patients doit être assuré par la Protection civile, le Samu dans les wilayas où il existe, ou dans une ambulance d'un EPSP. Un seul soignant dans l'habitacle avec la tenue appropriée. Il faut désinfecter l'ambulance après le transport de chaque patient". Rappelons au passage que des professionnels de la santé des grandes villes ne cessent de lancer des appels pressants pour les doter des moyens de protection en raison de la demande grandissante dans les hôpitaux. Quant à l'hospitalisation selon les niveaux d'alerte épidémique, les experts ont détaillé les conditions et les règles de la prise en charge à observer en milieu hospitalier, des sujets contacts, des cas bénins ou modérés et sévères identifiés aussi bien au stade 2 ou au stade 3 de la pandémie. Les membres du Comité scientifique ont rappelé, pour la circonstance les signes cliniques des personnes atteintes de forme sévère. "Ils sont notamment âgés de 65 ans et plus. Ce sont des patients aux antécédents cardiovasculaires, hypertension artérielle compliquée, AVC, les diabétiques insulinodépendants non équilibrés ou qui présentent des complications secondaires à leur pathologie, les personnes présentant une pathologie chronique respiratoire, les patients présentant une insuffisance rénale chronique dialysée et les malades atteints de cancer sous traitement". À la fin, les experts ont rappelé dans le détail les critères majeurs et mineurs d'admission en réanimation, en rappelant la définition de la prise en charge médicale selon les formes clinique des cas présentés et le niveau d'alerte épidémique. Le dernier volet de l'instruction est consacré à la mobilisation des moyens nécessaires à la prise en charge, soit en termes d'équipements, appareils ou de consommables (kits de prélèvement, réactifs, boîtes de gants etc…).