Grève générale au Maroc: la puissante organisation syndicale espagnole UGT apporte son soutien aux syndicats marocains    Massacres de Sakiet Sidi Youssef: un crime qui révèle la barbarie de la colonisation française    Saihi rencontre des membres du Syndicat algérien des biologistes de santé publique    Coupe d'Algérie: l'O.Akbou élimine le CSC (1-0) et file aux 1/16es    Mascara: mise en valeur de l'héritage littéraire et religieux de l'Emir Abdelkader    Ligue de football professionnel: Mesloug élu président de la LFP    Energies et mines : Arkab évoque avec son homologue bosnien le renforcement de la coopération bilatérale    L'ancien chef du Gouvernement Sid Ahmed Ghozali inhumé au cimetière de Ben Aknoun    Création à Alger du Réseau africain de lutte contre le cancer    Sept éléments de soutien aux groupes terroristes arrêtés et une quantité d'armes et de munitions récupérée    Attaf reçoit un appel téléphonique de son homologue turc    Santé publique: Le ministre de la Santé rencontre les membres du SNPSP    Foot/Supercoupe d'Algérie 2024 (MC Alger-CR Belouizdad): Lahlou Benbraham au sifflet    Le Général d'Armée Chanegriha en visite officielle en Inde    Début mercredi de réunions du Comité de l'ONU pour l'exercice des droits du peuple palestinien    Mines: Tafer souligne les efforts de l'Algérie pour développer le secteur    Biskra: Cherfa pose la 1e pierre d'un silo stratégique de stockage de céréales    Des créateurs à besoins spécifiques exposent leurs œuvres à Alger    Arkab reçoit une délégation du Cluster algérien des industries électriques    Suivi de l'état d'avancement de projets énergétiques des sociétés italienne et américaine en Algérie    Recensement du produit national : une initiative pour une économie intégrée    Lancement à Oran des Journées portes ouvertes sur les forces navales    1er Congrès international du patient atteint de cancer, les 4 et 5 février    Rebiga préside une réunion préparatoire    Un réseau d'organisateurs de traversées clandestines par mer démantelé    Menace sur les zones humides    Arrestation en série lors de vastes opérations de contrôle    La mêlée sauvage    la coopération militaire et sécuritaire avec les grandes puissances, le cas de l'Otan et du dialogue méditerranéen    Les mouvements politiques félicitent le triomphe de la résistance arabe    « Cheikh M'hamed El Anka, au panthéon patrimonial de la chanson chaâbie »    Avant-première à Alger de «Deux hommes, un destin»    Le concert « Mélodies de l'authenticité et du patrimoine » enchante    USM Alger : Gassama et Aït El Hadj libérés    Le MCA perd deux points à Mostaganem    L'Algérien Djamel Haimoudi nommé superviseur général de l'arbitrage en Tunisie        L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Le Covid-19 et les «grandes démocraties» ?
Publié dans Le Soir d'Algérie le 29 - 03 - 2020

Une des conséquences de ce virus qui fait peur à tout le monde, c'est qu'il montre bien la ligne de fracture entre les Etats et les systèmes portés plutôt par une philosophie des solidarités et ceux qui sont confinés dans leurs égoïsmes gigognes. Pareil pour les hommes !
Mais tout cela est de l'ordre du lieu commun. Pourtant, n'est-il pas indiqué de rappeler, par exemple, que quand l'Italie, membre fondateur de l'Union européenne, s'est trouvée dramatiquement vulnérable face une épidémie qui la mettait à genoux, ce ne sont ni l'Allemagne ni la France qui volent à son secours? Ce sont ces «ennemis» que l'Occident ne cesse de diaboliser, comme la Chine, Cuba, la Russie ou le Venezuela. Ce sont ces affreux «communistes» tardifs qui continuent à avoir le couteau entre les dents.
Idem pour d'autres pays fragiles. Les faits sont là : ce sont les Etats-Unis, la France, l'Angleterre et d'autres «grandes démocraties» (j'ai hésité à mettre les guillemets, finalement, j'opte pour) qui sont prompts à envoyer leurs armes et leurs troupes à l'assaut des peuples en Irak, en Syrie, en Libye dès qu'il y a une odeur de matière première stratégique à pomper, souvent d'ailleurs au nom de l'humanitarisme, et ce sont des pays autoritaires qui envoient une aide humanitaire concrète dans un contexte aussi tragique pour tout le monde.
L'Allemagne, claquemurée dans son égoïsme, s'active, les yeux fermés sur le reste de l'Europe, à juguler, chez elle, la propagation du virus, en ignorant ce qui se passe chez ses voisins et alliés européens, certains naufragés comme l'Italie.
Les Etats-Unis de Trump coupent tout contact avec le monde extérieur pour sauver le pays et faire redémarrer l'économie à n'importe quel prix. Ce n'est pas aujourd'hui, et sous Trump, à supposer qu'elle ait jamais existé, qu'on applaudirait l'aide américaine aux pays en difficulté.
La France, quant à elle, se noie dans une éprouvette. Outre visiblement la gestion catastrophique de la crise sanitaire, quelque chose dit qu'on cherche à sauver les banques. Mais il est quand même opportun que cette crise fasse revenir le gouvernement sur sa politique ultralibérale de démantèlement de l'hôpital public. D'autres «grandes démocraties» ? Toutes coincées dans leur quant à soi, insensibles à la détresse des autres, continuent leurs deux poids, deux mesures sans ciller. Comment de si grandes puissances qui dépensent sans compter pour les engins de la mort lorsqu'il s'agit de frapper les peuples peuvent-elles se retrouver sans masques de protection et sans kits de test ?
Prenez Israël qui, comme on le sait, se qualifie de démocratie. On jette les travailleurs palestiniens comme des malpropres car ils représenteraient un danger. Soumise à embargo, démunie, occupée, la Palestine souffre doublement. «Nous avons maintenant deux ennemis : l'occupation israélienne et le coronavirus. Les deux sont des ennemis de l'humanité», disait une habitante de Cisjordanie à un journaliste français. En plus de révéler de nouvelles fractures, l'épidémie de coronavirus précise des traits de caractères que l'on savait ou devinait.
La violence, la soudaineté et la radicalité de la situation géopolitique engendrée par la pandémie précisent les inégalités anciennes entre pays et à l'intérieur des pays face à la maladie. Elles mettent à nu les lézardes dans des ensembles géopolitiques bâtis sur les intérêts financiers comme l'Union européenne.
Comment peut-on supporter que l'Iran soit soumis à embargo dans un tel contexte, et la Palestine isolée ?
Après la sidération, les sociologues ont commencé à inventorier ce en quoi la pandémie peut changer la sociologie du monde contemporain. On admet généralement que les politiques mues par une logique de solidarité et de soutien aux plus défavorisés, s'appuyant sur des Etats forts et autonomes par rapport à la puissance du marché, sont plus efficaces dans la lutte contre ce genre de crise car elles visent moins le profit que sauver des vies humaines. C'est donc un système, le capitalisme et ses excès, qui est interrogé dans son essence d'otage du marché et de système de l'égoïsme social opposée à la solidarité sociale.
Les philosophes aussi trouvent matière à réflexion dans cette mutation brutale de l'humanité qui, prédatrice vis-à-vis d'elle-même et de la nature, se surprend victime relativement désarmée d'un virus qui est sorti probablement de ses propres laboratoires. Il y aura un après-coronavirus dans la manière d'appréhender le monde, surtout pour ceux qui en payeront la facture la plus lourde. En Italie, rapportent de nombreux témoignages par exemple, l'arrivée de médecins et d'aide médicale cubains a effacé d'un trait, dans les préjugés, l'image négative que les médias et les politiques donnent de l'île caraïbe socialiste.
Les tares des grandes démocraties apparaissent dans tout leur éclat sombre et elles mettent en cause un système qui a détruit la planète avant de s'en prendre aux hommes pour la recherche goulue et infinie du profit.
L'après-corona sera aussi sans doute une prise de conscience que le capitalisme triomphant est allé trop loin dans le pire.
A. M.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.