«L'Algérie se prépare à toute éventualité pour lutter contre la propagation du coronavirus, toutes les mesures et dispositions sont prises au niveau de l'ensemble du gouvernement», assure le Dr Lotfi Benbahmed, ministre délégué à l'Industrie pharmaceutique. Invité de la rédaction de la Chaîne 3, le ministre s'est exprimé sur la disponibilité de l'hydroxychloroquine, en soulignant la réquisition de l'ensemble des stocks déjà produits par les laboratoires locaux, tout comme ceux détenus par les pharmacies, afin d'en réserver l'usage exclusif aux seuls services hospitaliers. Le Dr Lotfi Benbahmed a expliqué que la décision d'utiliser ce médicament, réservé jusque-là au traitement du paludisme, pour soigner les personnes affectées par ce virus, avait été validée par le comité d'experts mobilisé au sein du ministère de la Santé, bien que, reconnaît-il, «nous n'ayons pas assez de recul» quant à son entière efficacité. Lors de ses explications, l'invité de la radio fera part des quantités produites localement et celles importées pour faire face à la pandémie en affirmant : «L'hydroxychloroquine est un produit qui est fabriqué localement et nous avons déjà 130 000 boîtes qui venaient d'être produites et libérées par le Laboratoire national de contrôle des produits pharmaceutiques (LNCPP) et qui sont au niveau de la Pharmacie central des hôpitaux (PCH), en plus d'un programme d'importation de 190 000 unités en cours de réalisation et qui arriveront d'ici 2 jours.» «Il est à savoir qu'une boîte permet de prendre en charge un patient et donc, avec plus de 320 000 boîtes, nous pourrons prendre en charge 320 000 malades», tient-il à rassurer. Avec ce protocole qui commence de plus en plus à être validé à travers le monde, l'Algérie a pris ses dispositions avec deux fabricants locaux pour l'importation de la matière première, et une éventuelle importation du produit fini également. «Les livraisons devraient se faire aujourd'hui, sinon demain», selon le Dr Benbahmed qui saisit l'occasion pour aborder la question de l'emploi de cette molécule, qui continue à susciter une réticence dans certains pays, tout en rappelant la validation du protocole par le comité d'experts mobilisé au sein du ministère de la Santé. Le représentant du gouvernement fera part des autres pistes préconisées et les autres protocoles mis en place comme l'utilisation d'antirétroviraux. «Nous sommes à l'affût de toutes nouveautés et de toutes les expériences menées pour la lutte contre le coronavirus à travers le monde.» Aujourd'hui, c'est la chloroquine qui paraît intéressante mais il y a aussi 4 ou 5 molécules qui intéressent les scientifiques à travers le monde, selon le ministre qui souligne que «l'Algérie se prépare à toutes les éventualités car nous sommes en contact avec tous les laboratoires et nous espérons qu'avant la fin de l'année, nous aurons un vaccin». Pourquoi arrêter la vente libre de la chloroquine dans les pharmacies et la préserver uniquement à usage hospitalier ? L'invité de la Chaîne 3 s'en défend : «Nous n'avons pas arrêté mais réquisitionné les quantités pour les diriger et les concentrer vers les malades.» Si le médicament était en vente libre chez les pharmacies «tout le monde irait acheter une boîte et les malades n'en n'auraient pas. Pour l'instant, il ne se délivre qu'en milieu hospitalier». Gel hydroalcoolique, bavettes et gants Concernant le gel hydroalcoolique, le problème est quasi réglé avec une douzaine de producteurs et une dizaine d'autres qui se sont mis à sa production, selon l'invité de la rédaction qui insiste sur la disponibilité et l'existence de la matière. «L'alcool était le composant prédominant, et nous avons vu avec le ministère des Finances et celui de l'Industrie, les quotas nécessaires ont été libérés et toutes les unités sont entrées en production», a précisé le ministre avant d'aborder la problématique des masques. «Nous avons 4 producteurs qui pouvaient produire jusqu'à 50 000 bavettes par jour, il s'agit de masques à 3 plis appelés masques à projections, qui protègent les autres et non le porteur. Nous avons actuellement 10 millions de masques au niveau des hôpitaux (en train d'être utilisés). Nous attendons 5 millions de masques et nous en recevons chaque semaine entre 5 et 10 millions, sans compter la production locale qui fournit quelque 150 000 masques par jour.» Les quantités importées viendront compléter le dispositif déjà disponible. Sur la disponibilité de kits de dépistage de la maladie, l'intervenant fait état de la présence de trois laboratoires possédant les techniques et les équipements nécessaires, actuellement en pleine production, ajoutant que ceux-ci vont être rejoints incessamment par 7 autres pour qu'ils soient disponibles en quantité. Ilhem Tir