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Notre ancien «avant» n'avait pas d'avenir !
Publié dans Le Soir d'Algérie le 12 - 04 - 2020

On a la funeste impression que ce satané Covid-19 et le dérèglement de la vie sociale qu'il entraîne a toujours été là. Ce qui arrive à l'humanité imbécile est si intense et déstabilisant que cela donne le sentiment de tout sauf d'une survenue relativement brutale. La vie d'avant paraît si loin qu'elle se perd dans l'oubli. «Tu te souviens du temps où nous allions prendre un café chez aâmi Kaddour ?» «C'était quand, ça ?»
Pourtant, il y a à peine un mois, on pataugeait encore dans cet «avant» qui n'avait pas d'avenir. Il semble aujourd'hui improbable et immémorial.
Faut dire que chez nous, cet «avant» est encore un peu là. Pas mal, même ! Surtout dans quelques têtes ! Pour certains d'entre nous, grâce à Dieu, c'est comme s'il n'y avait ni pandémie ni sidi Zekri et que rien ne serait venu ébranler l'ordre existant. Cool !
Comme le confinement est long et qu'il nous donne le temps du superflu, j'ai confectionné un tout petit florilège de l'intrusion de «l'avant» dans l'aujourd'hui Covidé-19.
1. D'abord, as-tu vu cette vidéo de salubrité publique diffusée sur les réseaux sociaux de cette femme médecin qui a filmé, depuis sa voiture, avec son smartphone, le marché de Aïn Naâdja, à Alger ? C'est quelque chose, je t'dis !
Les mecs n'en ont cure ! Aucune précaution, aucun geste barrière, pas de masques, pas de gants, et vogue la galère ! On croirait une planète nickel d'où le virus a été vidé dare-dare et où les gens se comportent comme si on n'était pas au pic d'une épidémie qui promet.
Pour cette séquence, il y a eu cette femme pour filmer et dénoncer la situation. Dans bien d'autres lieux de la ville et dans d'autres villes, on continue à vivre et à se comporter comme «avant», se bousculant, se touchant, s'invectivant les yeux dans les yeux, sans aucune protection autre que celle de la conviction que nous ne sommes pas concernés.
La diffusion délétère des théories complotistes ajoute à l'incrédulité et donc à la prise inconsciente de risques. Un ami de Blida m'a expliqué que l'une des raisons de la difficulté de la ville à sortir de la zone rouge, c'est le relâchement dans le respect du confinement dû à la diffusion de thèses islamistes convainquant les gens que Dieu veille sur les croyants et que, par conséquent, ils n'ont pas besoin de prendre eux-mêmes de précautions.
2. L'autre incursion de «l'avant» dans le présent viral, c'est ce passage d'un excès à un autre. Alors que, pour des raisons sanitaires, dans tous les pays du monde, on essaye de vider, autant que faire se peut, les prisons, chez nous, on choisit ce moment-là pour, au contraire, les remplir. C'est bien du «spécifique», ça !
Pas besoin de concentrer toutes les forces pour lutter contre le virus. Il en faut aussi pour saisir l'opportunité de décimer le Hirak. Je sais, on va me dire que le Hirak d'avant n'est pas celui de maintenant, covidé par l'islamisme et l'indépendantisme. Même à supposer qu'il y ait plusieurs Hirak en un seul, celui qu'on déglingue ce n'est pas visiblement l'islamiste, mais celui du RAJ et des démocrates.
Il y a au bas mot quelque chose de déloyal à organiser des procès à la va -vite, sans la présence des avocats, et alors que tout le monde regarde du côté du virus.
Ce qui était il n'y pas encore si longtemps le «Hirak béni» vire ipso facto au Hirak maudit.
Sur beaucoup de points, «l'avant» continue à nous infliger sa lourde présence, mais nous pouvons nous rassurer : dans tous les pays du monde, ça cafouille. Lorsqu'on voit par exemple la France où Emmanuel Macron a dû aller rendre visite au séditieux professeur Raoult, on se dit qu'on est dans la bonne moyenne des galaxies qui perdent un chouia la caboche.
Le futur de l'avant est, lui aussi, problématique. Tout le monde s'accorde, dans le feu du problème, à prédire que les choses ne seront plus jamais comme avant et que cette pandémie qui a surpris la mondialisation en sonne d'une certaine manière le glas.
Le FMI prévoit une crise et une récession aussi abruptes que celles de 1929. Evidemment, comme dans «l'avant», ce sont les pays pauvres ou émergents qui vont pâtir de la crise, selon ces prévisions, ce qui nous met dans la continuité rédhibitoire de l'avant.
Si cette pandémie a, comme l'ont montré de nombreux intellectuels, poussé le système capitaliste aggravé par la mondialisation financière à montrer ses limites et ses perversités, il n'est pas dit que, sorti de la zone des tourmentes, il soit remis en cause.
La lutte, aussi invisible et aussi féroce que le virus, pour trouver des traitements et des vaccins confirme à l'évidence que l'enjeu de gros sous continue, comme avant, à agiter les multinationales des médicaments. C'est l'évidence même !
Cet arrêt brutal de la planète confinée invite en effet à la réflexion et insuffle comme une volonté de ne plus accepter que le système qui a fourvoyé l'humanité dans une impasse dangereuse continue de sévir. Pourtant, et c'est la grande question, on ne sait pas si la situation d'irrédentisme moral dans lequel la pandémie nous a confinés à des degrés divers puisse influer sur la configuration politique du monde. Trop tôt pour le dire !
A. M.


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