Incroyable qu'une maladie analogue à la grippe puisse exterminer autant de monde et s'étendre sur autant d'espace en si peu de temps. Plus d'un mois après l'application de la mesure du confinement chez-soi, dans presque la totalité des pays, le nombre des cas infectés par le virus du COVID-19 vient de dépasser les 2,2 millions de personnes atteintes, avec un chiffre effrayant de plus de 150.000 décès dans les quatre coins du monde. Les estimations quotidiennes de l'OMS montrent que le bilan sinistre de cette pandémie est toujours en augmentation, malgré les efforts considérables fournies par le corps médical, les recommandations des précautions émises par les spécialistes dans le domaine de la Santé, à travers tous les réseaux médiatiques, et la réglementation restrictive de la circulation des individus imposée par la plupart des Etats. L'implication de tout le monde est une contribution sincèrement requise dans cette opération de sauvetage d'une noyade collective plausible dans des marécages invisibles. En effet, l'événement demeure frustrant car inconnu, depuis son origine, passant par ses motifs et ses raisons d'être, jusqu'à ses conséquences et son impact sur le devenir des hommes. Les 4 milliards et demi d'humains confinés chez eux ont tout le temps pour s'interroger sur la nature de ce virus qui devient très vite un ennemi universel. Ce n'est certes pas le moment de faire le procès de cette actualité bouleversante, mais on entend quand même des versions de faits différentes et des accusations qui fusent de part et d'autre, à travers les canaux d'information sur la provenance de cette maladie. Parmi ces opinions, il y a les partis qui prêchent la théorie du complot. Ils sont généralement ceux qui ont des liens étroits avec le monde du business et de la politique. Les Américains, représentants du camp capitaliste, racontent que le COVID-19 est le fait d'une manipulation laborantine exécutée par les Chinois dans le but d'arrêter la marche du système économique actuel, et de faire valoir leur puissance pour devancer le règne des Américains sur le monde. Pour eux, le monde est en guerre, pas seulement contre le virus, mais aussi contre l'ambition des Chinois qui, ne pouvant pas concurrencer les Américains et l'OTAN militairement, ont choisi cette arme silencieuse à destruction massive, comme moyen de déstabilisation des enjeux effectifs. Les Chinois, pour leur part, dénoncent une fuite délibérée de ce virus à partir des laboratoires secrets américains établis au Pakistan. D'après eux, des militaires américains engagés dans ce projet satanique auraient été infectés consciemment par le virus, puis envoyés en Chine et à la frontière iranienne afin d'introduire ce poison parmi la population. Cette opération secrète, pensée par les renseignements américains, a pour objectif de gêner et pourquoi pas de paralyser l'évolution du pôle asiatique qui connaît une avancée éclatante dans tous les domaines depuis le début du siècle. D'autres doigts accusateurs pointent leurs soupçons sur le cercle étroit des lobbys financiers qui régissent l'économie du monde. Les partisans de cette interprétation regardent cette pandémie comme une attaque « bioterroriste » intentionnelle visant l'anéantissement des nouvelles forces économiques et militaires qui émergent et se déploient rapidement depuis quelques décennies. Ces nouvelles puissances, asiatiques notamment, risquent de devenir des adversaires sérieux aux patrons de l'ordre mondial. Ces arguments fatalistes mettent le clan banquier à l'origine de ce cataclysme. Ils disent que les riches, ceux qui contrôlent le monde à travers les sociétés multinationales, ceux qui décident du destin de l'Humanité, sont capables d'éliminer une partie de la population mondiale afin de se maintenir au trône de la planète et d'imposer leurs stratégies dans la période « après corona ». A cet effet, le Professeur Luc Monteigner, biologiste et virologue français, détenteur du Prix Lasker, en 1986, et du prix Nobel de médecine en 2008, affirme l'hypothèse d'une manipulation minutieuse de professionnels en virologie pour la création du Covid-19. Il explique brièvement sur un plateau de télévision le procédés des transformations œuvrées sur des virus pour en inventer d'autres nouveaux, sans pour autant discuter des détails des tenants et aboutissants du protocole maléfique de la pandémie que nous vivons. Toutefois, d'autres spécialistes en épidémiologie n'adhèrent pas à la synthèse du complot, bien qu'ils ne l'excluent pas par ailleurs. Ils comparent la version du « coup monté » à un récit de fiction littéraire qui n'apporte pas de preuves tangibles pour authentifier cette appréciation diabolique. Ils certifient que des millions de virus inconnus existent encore dans la nature et que leur transfert des animaux ou des plantes à l'homme est une probabilité éventuelle, soit par un accident hasardeux soit par ignorance de traitement de ces sujets microscopiques délicats. Ces experts en épidémies témoignent que la transition du COVID-19 de l'animal à l'homme s'est produite d'une manière tout à fait naturelle. Ils expliquent que le premier cas détecté en Chine était précisément dans un marché où des animaux comestibles sont vendus vifs. C'est le marché de Wuhan, première ville chinoise qui a subi la contamination avant que le virus soit exporté partout à travers les déplacements des hommes qui le portent. Le marché de Wuhan connaît une grande influence à cause de la variété des animaux sauvages crus qui y sont étalés. On y trouve des poissons, des oies, des reptiles, des insectes et aussi des chauves-souris. Ces dernières sont un véritable réservoir de virus de tous genres dont certains sont inactifs et demeurent toujours inconnus par la science. Une équipe de chercheurs a entamé une étude approfondie, clinique mais aussi sociale, suite à la propagation de la maladie du virus Nepah en Asie du sud en 1998. Le virus Nepah et le COVID-19 ont les mêmes symptômes, provoquent les mêmes complications et possèdent le même caractère de contagion, bien qu'ils soient de familles différentes et aussi de capacités de nuisance différentes, le COVID-19 étant plus féroce et plus dévastateur. Les investigations concernant le virus Nepah ont conduit les scientifiques à la source de son apparition : la chauve-souris. Effectivement, la transmission du virus de l'animal à l'homme s'effectue de façon naturelle. Après la déforestation de larges régions au Bengladesh et dans des pays limitrophes, la chauve-souris s'est trouvée contrainte de s'approcher des agglomérations humaines pour assurer sa survie. La destruction de son habitat et l'urbanisation de son espace de vie ont obligé cet animal à se transporter vers l'homme. Cet animal, qui se nourrit initialement d'insectes, s'alimente aussi de la sève des palmiers-dattiers, un met très prisé depuis toujours par les habitants de cette partie de l'Asie. Des caméras ont filmé des chauves-souris en train de boire et d'uriner dans des récipients pendus à ces longs arbres pour recueillir la sève à la manière de la collecte du caoutchouc. La consommation du produit empoisonné par le virus entraîne l'intoxication de l'un puis la contamination des autres à travers les contacts interhumains du quotidien. L'exemple de la maladie du virus Nepah explique clairement que la provenance des virus peut bien être un fait de la nature, loin de toute manipulation clinique ou d'intentions malsaines. Il faut dire qu'une manœuvre préméditée du genre du COVID-19 est considérée comme un crime contre l'Humanité, eut égard du nombre impressionnant des pertes humaines et des dommages économiques inestimables causés par la propagation de cette pathologie. Néanmoins, l'heure n'est pas à la discorde et à l'enquête pour inculper les uns ou les autres. Le moment est à la solidarité et au rassemblement des forces afin de vaincre ce fléau, quels que soient le lieu de sa provenance et les motifs de son apparition. La contagion continue de se propager d'une manière alarmante car la médecine se retrouve incapable de vaincre ce nouveau virus, sachant que les démarches nécessaires à l'élaboration d'un vaccin approprié exigent des mois entiers d'expérimentation et de tests. Mais, l'incapacité des laboratoires et des hôpitaux à stopper l'avancée de cette maladie n'est pas, à priori, l'unique raison de sa propagation fulgurante. L'armée blanche à elle seule ne pourra jamais contenir le cumul incessant des malades sans la collaboration de tous les citoyens. Ces citoyens qui sont, d'une part, les premières victimes exposées à cette infection généralisée, ils sont, d'autre part, le fer de lance qui sert à contrer la diffusion du COVID-19 et à son élimination. A côté des services de la Santé qui sont au premier front de la confrontation de la maladie, la combinaison des efforts avec d'autres secteurs partenaires des gouvernements comme les Finances, le Commerce, le Transport ou les Médias, est indispensable pour la bonne exécution de cette campagne. Par ailleurs, l'ensemble des associations, des organisations, des comités de quartiers et des partis politiques représentatifs de la société civile sont appelés à s'associer à la mission titanesque des cliniciens. Cependant, le citoyen reste le maillon le plus important dans cette chaîne de combat collégial. Il est le premier bouclier pour faire barrage à la circulation du virus. Le rôle du citoyen à ce niveau de l'extension du désastre, est de se soumettre aux directives des responsables et de respecter les mesures barrières conseillées par les instances de la Santé. L'éveil, la rigueur, la vigilance sont des qualités vivement réclamées pour mettre un terme définitif à ce mal qui menace l'Humanité. L'hygiène corporelle et la propreté environnementale sont aussi recommandées pour barrer le chemin à cette bête invisible qui s'épanouit, généralement, sur des surfaces infectes. La distanciation entre les gens est aussi un dispositif de prévention impératif qui permet d'assiéger la maladie et d'empêcher son progrès. La stratégie du confinement va justement dans ce sens défensif. C'est une démarche qui consiste à étouffer le virus dans son oeuf. La violation de ces règles de comportement induit, forcément, à la prolifération du virus et à sa pérennité pour une durée indéterminée, avec des conclusions ténébreuses qui peuvent mettre en cause l'existence même de l'homme sur terre. *Ecrivain.