L'un des objectifs recherchés par «cette attaque» serait l'assassinat du président américain Barack Obama. Et si la grippe A n'était qu'une conspiration? La théorie de la conspiration bat son plein. Et pour cause, le développement de la pandémie relève de l'inconnue pour les spécialistes. Ces derniers vont jusqu'à affirmer que la pandémie actuelle suit un cheminement qui lui confère «une particularité» par rapport à celles déjà connues. De ce fait, l'appréhension ne fait qu'augmenter dans les milieux scientifiques. «Depuis l'apparition du virus, rien ne s'est vraiment passé comme prévu, les modélisations mathématiques qui ont été produites ressemblent plus à des prédictions de Nostradamus qu'autre chose...Cette pandémie aura son histoire à elle», a révélé le professeur Didier Raoult, spécialiste des maladies infectieuses à l'hôpital de Timoune (France), dans un entretien paru dans Le Monde du 15 septembre dernier. Autre source d'inquiétude: l‘arrivée de la saison froide, période propice à la propagation de la grippe saisonnière. A ce propos, les déclarations du spécialiste sont loin d'être rassurantes. En effet, le professeur Raoult a affirmé que «les malades et morts vont probablement s'additionner». Autant dire que le pire est à craindre. Surtout que «la grippe saisonnière va s'ajouter au virus H1N1. C'est ce qui se passe en Australie», a attesté le scientifique. Une telle «fusion» ne manquera pas d'introduire un nouveau facteur aggravant de la situation. Confirmation du spécialiste: «Chaque grippe suit un schéma en forme de U, c'est-à-dire qu'elle frappe violemment les plus petits et les plus vieux. La grippe espagnole était particulière, elle tuait en W: Les tout-petits, les 20-40 ans et les plus âgés». Concernant la grippe A, le professeur avoue que celle-ci «a son propre modèle, elle tue selon un schéma en forme de bosse de dromadaire, c'est-à- dire qu'elle frappe les 20-50 ans». Cette lecture n'est pas partagée par le professeur Patrick Berche, doyen de la faculté de médecine Paris-V Descartes. Interviewé au même titre que le professeur Didier Raoult. ce dernier a nuancé: «Je ne pense pas qu'il faille craindre l'arrivée de la grippe saisonnière tout simplement parce que les virus pandémiques sont "cannibales". Il est très probable que le virus de la grippe soit absorbé par celui de la grippe A.» Et le professeur de constater: «C'est déjà plus ou moins le cas puisque le virus H1N1 est actuellement le virus de grippe dominant dans le monde.» Cela dit, le professeur Berche n'a pas manqué de lever toute équivoque sur un point important: «Il ne s'agit pas d'une "grippette". Cette grippe est unique, elle suit un schéma particulier, jamais vu jusqu'à présent.» Voici, donc, ce que les deux professeurs pensent de l'évolution de la grippe A. Divergentes sur plusieurs aspects, les deux lectures présentées ont un point commun: l'incertitude. Et l'incertitude des scientifiques ajoutée à l'ambiguïté de l'attitude des politiques ne fait qu'alimenter les rumeurs les plus folles sur l'origine de la pandémie. Sur ce plan, les sites Internet ne sont pas en reste. Sur YouTube, une vidéo postée le 25 avril 2009, au lendemain de l'annonce faite par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), attribue la grippe A à «une jolie bombe de laboratoire sans doute». La même vidéo dévoile: «L'étape en cours, d'alerte mondiale, relève d'un vaste plan de propagande visant à procéder à une vaccination à travers laquelle la puce Rfid...serait implantée sous la peau de millions de gens à travers le monde». Aux Etats-Unis, le conspirationniste (c'est ainsi qu'on qualifie les tenants de la théorie de la conspiration) Alex Jones n'y est pas allé de main morte. Sur ses sites Infowars.com et PrisonPlanet, ce dernier répand la thèse selon laquelle «l'attaque» à la grippe A serait concoctée dans les laboratoires. Dans quel but aurait-on fabriqué la pandémie de la grippe A? Selon les conspirationnistes, celle-ci serait utilisée comme contre-feux à la crise mondiale. Il tombe sous le sens que les tenants de la théorie de la conspiration tiennent pour responsables de «cette attaque» les géants de l'industrie pharmaceutique mondiale dont les indices économiques, rappellent-ils, étaient au rouge, au summum de la crise financière. Ainsi, la théorie de la conspiration continue de se propager, au même titre que la pandémie, aux quatre coins du monde. Dans un article sur Le Monde.fr, le journaliste Audrrey Garrie a résumé ces différentes versions complotistes. Ainsi «la grippe porcine aurait (...) été développée en laboratoire avant d'être diffusée délibérément dans le monde». D'autres thèses avancent que «le virus serait une tentative pour assassiner le président américain Barack Obama». Et si ces rumeurs comportaient une part de vérité?