Les masques et les solutions hydroalcooliques continuent à se faire rares. Objets de spéculation, leurs prix sont toujours exorbitants. Certains opportunistes n'hésitent pas à «investir» illégalement dans la production des gels désinfectants. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Tous les moyens sont bons pour amasser le maximum d'argent. Même en temps de pandémie ! Les masques et les solutions hydroalcooliques ont vite vu leurs prix augmenter. Pourtant, le président de la République avait mis en garde contre la spéculation lors de son discours du 17 mars dernier. Les bavettes chirurgicales et les masques respiratoires ont été les premières victimes de ce fléau. Sans aucun scrupule, certains «pharmaciens» n'ont pas hésité à augmenter les prix de ces produits. Dès le début de la propagation du nouveau coronavirus Covid-19, les masques chirurgicaux et les masques respiratoires ont vu leurs prix s'envoler. Cédées en temps normal à 20 dinars l'unité, les bavettes chirurgicales ont été vendues, au début de l'épidémie, à 50 dinars. Quelques jours plus tard, leur prix ne descendait pas à moins de 150 dinars. «Au départ, je ne voyais pas l'intérêt du port d'un masque, mais après l'annonce des premiers décès, j'ai fait vite d'aller me procurer une bavette. Je l'ai payée 150 dinars. Pourtant, je l'avais achetée dans une pharmacie», raconte Hamza. Fier de son acquisition, le jeune homme se présente le lendemain au travail avec sa bavette. C'est ici qu'il découvre l'arnaque. «Mes collègues m'ont appris que je l'avais non seulement chèrement payée, mais en plus, les spécialistes affirment que les masques chirurgicaux ne protègent pas du coronavirus», avoue-t-il, tout contrarié. Comme Hamza, nombre d'Algériens ont été victimes de l'opportunisme de ces pharmacies. Si le prix des bavettes a été multiplié par sept, voire plus, celui des masques respiratoires de type FFP1 a atteint des prix exorbitants. «Les masques respiratoires sont vendus entre 250 et 350 dinars», assure son collègue Rabah. Quant aux masques FFP2, destinés généralement au personnel de la santé, ils sont carrément indisponibles dans les officines. Utilisés comme moyen de prévention contre l'épidémie, les gels hydroalcooliques, eux aussi, n'ont pas été épargnés. Leurs prix ont connu une flambée. Devenues si précieuses en ces temps de pandémie de Covid-19, ces solutions désinfectantes ont carrément disparu du marché, durant plusieurs jours. La pénurie de ces produits a été une aubaine pour d'autres opportunistes qui n'ont pas d'ailleurs hésité à se convertir en industriels de produits parapharmaceutiques. Ils ont opté pour la fabrication de gel désinfectant. Une industrie qui pourtant nécessite un savoir-faire et de strictes conditions d'hygiène. A Blida, la Brigade économique et financière de la police judiciaire a découvert, récemment, un atelier clandestin de fabrication de gel hydroalcoolique. Selon l'officier à la brigade, Anouar Chaânebi, cité par la Radio nationale, l'atelier démantelé fabriquait des gels hydroalcooliques et des produits de désinfection destinés à la commercialisation. Une quantité de matière première et plusieurs machines servant à la confection de ces produits ont été ainsi saisies. Ry. N.