Les masques chirurgicaux se font rares dans les pharmacies. Le risque de contamination du coronavirus en Algérie a provoqué une ruée sur ces bavettes. Mais leur port est-il efficace pour se prémunir du virus chinois ? Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Depuis le retour au pays de dizaines d'étudiants algériens de Chine, la peur de l'épidémie du nouveau coronavirus s'est réellement installée en Algérie. La preuve : la plupart des pharmacies font face à un afflux de clients sur les masques chirurgicaux. Pourtant, la culture de prévention fait souvent défaut chez nous. Dans les pharmacies, ces bavettes se font rares. Si certaines officines disposent encore de quelques boîtes de masques faciaux, d'autres ont épuisé leurs stocks depuis des jours. «Nous n'avons plus de masques chirurgicaux depuis quelques jours», affirme une vendeuse en pharmacie, rue Mohamed-Belouizdad, à Alger. Pour elle, cette «pénurie» s'est fait ressentir suite aux aides médicales de l'Algérie pour la Chine, dont des masques. Dimanche dernier, l'Algérie a effectivement fait don de 500 000 masques chirurgicaux à trois couches, de 20 000 lunettes de protection et de 300 000 gants aux autorités chinoises, afin de faire face à la prolifération du coronavirus. Contrairement à la pharmacie de Belouizdad, plusieurs pharmacies à la rue Hassiba-Ben-Bouali, à Alger, proposent toujours ces masques aux demandeurs. La boîte de 200 masques est vendue à 2 000 dinars alors qu'à l'unité, il est proposé à 20 dinars. Le manque de ces bavettes dans certaines pharmacies est donc dû au manque d'approvisionnement et non pas à une pénurie sur le marché. Seulement, ce masque est-il vraiment efficace ? Les professionnels expliquent que les masques chirurgicaux sont utiles uniquement lorsque la personne est elle-même malade. «C'est pour éviter de contaminer les autres», précise un pneumologue. Selon lui, ces masques en papier laissent passer de l'air non filtré et donc n'offrent pas suffisamment de protection dans le cas de contact prolongé avec une personne contaminée. Pour protéger les voies respiratoires contre les particules fines et toxiques, les virus grippaux et les poussières, le spécialiste recommande les masques de protection respiratoire de type FFP2. Equipés d'un dispositif de filtration des poussières et des agents pathogènes, ces masques sont destinés essentiellement au personnel médical (infirmiers et médecins) en contact des personnes malades. Toujours est-il, le lavage fréquent des mains reste recommandé pour prévenir la propagation de l'ensemble des virus respiratoires, notamment le coronavirus, mais aussi le virus de la grippe saisonnière. Ry. N.