La pandémie a déjà provoqué des effets dévastateurs sur l'emploi mondial et le pire est à venir, craint l'Organisation internationale du travail (OIT) qui dresse un sombre tableau pour les mois à venir, d'ici juin prochain. Engagée dans le pas très évident exercice d'évaluation du coût de la pandémie, l'OIT évalue, pour le second trimestre, la perte du temps travaillé dans le monde à 6,7%, soit l'équivalent de 195 millions d'emplois à plein temps. «Les employés comme les entreprises sont face à une catastrophe», juge Guy Ryder, le directeur général de l'Organisation internationale du travail, alarmé au plus haut point par les pertes de travail que le monde aura à subir à compter de ce mois d'avril, comme c'est le cas par exemple dans la région Mena, à laquelle est rattachée l'Algérie, où le pic sera atteint avec 8,1% de temps de travail effacé, soit l'équivalent de 5 millions d'emplois à plein temps, suit l'Europe avec 7,8%, l'équivalent de 12 millions d'emplois. Des chiffres qui donnent froid dans le dos, l'OIT en donne un large éventail, même si la grande inconnue demeure la durée de l'épidémie. L'agence onusienne estimait jusqu'à la semaine dernière 38% de la population active mondiale, soit 1,25 milliard de personnes, menacée de perdre son emploi dans un des secteurs d'activité touchés directement par la pandémie. Un employé sur quatre dans le monde travaille dans l'industrie de transformation, de l'hôtellerie, de la restauration et dans le commerce. Ce dernier, à lui seul, emploie près du demi-milliard de personnes, 482 millions plus précisément. «L'impact du Covid-19 sur l'emploi est profond, d'une grande portée et sans équivalent», confie l'OIT dont la précédente estimation initiale d'une perte de 25 millions d'emplois sur l'année 2020 se retrouve effacée tant elle est, aujourd'hui, largement dépassée, dit l'Organisation, visiblement prise de court par la pandémie et très inquiète du sort des travailleurs de l'informel, « les plus vulnérables, essentiellement par manque de protection sociale ». L'OIT estime que 80% des salariés dans le monde sont en confinement, et les 40% qui travaillent dans les secteurs complètement paralysés par la pandémie encourent de grands risquent sur leur emploi, à l'instar des travailleurs aux Etats-Unis où chaque semaine ils s'inscrivent par centaines de milliers au chômage, dépassant les 10 millions aux derniers chiffres. M. Azedine