Le tribunal de Sidi-M'hamed a décidé de renvoyer le procès de l'ETRHB Haddad au 11 mai prochain, a-t-on appris hier auprès des avocats constitués dans ce dossier. Abla Chérif - Alger (Le Soir) - La décision a été rendue en milieu de matinée au collectif de défense et en l'absence des prévenus qui n'ont pas été extraits de la prison d'El-Harrach. Il y a une semaine, le ministère de la Justice avait annoncé l'interdiction d'extraire les prisonniers de leur prison et d'éviter les déplacements de ces derniers pour des audiences d'instruction pour éviter toute contamination au coronavirus. Consigne avait été également donnée aux juges de procéder à des procès à distance ou seulement en présence des avocats. Des jugements se sont ainsi déroulés par visioconférence au cours des jours derniers. Des avocats ont fait savoir qu'il s'agissait de «petits» procès de droit commun ne nécessitant pas de grandes audiences. Il en est différemment pour les gros procès, ceux portant sur la corruption notamment. Dans ce cas de figure, la justice semble avoir opté pour un renvoi systématique de toutes les audiences. Jeudi dernier, un important procès dans lequel devait comparaître l'ancien chef de la Sûreté d'Alger, Noureddine Berrachdi, l'ex-patron de la DGSN Abdelghani Hamel et l'ancien garde des Sceaux Tayeb Louh avait été reporté au 3 mai prochain. Le renvoi du procès de Ali Haddad était prévisible, estimaient à ce moment-là des avocats. L'hypothèse s'est vérifiée hier. «L'extraction aurait peut-être été possible s'il s'agissait d'un seul prisonnier, nous dit-on, mais dans le cas présent, ils étaient nombreux. Ce déplacement comporte des risques actuellement et il y aurait eu trop de monde dans la salle d'audience». Pas moins de douze anciennes hautes personnalités sont poursuivies dans ce dossier. Parmi elles, les deux anciens chefs de gouvernement Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia. Les ex-ministres concernés sont au nombre de neuf. Il s'agit de : Abdelghani Zaâlane, Amar Ghoul, Mohamed El-Ghazi, Amara Benyounès, Saïd Barkat, Mahdjoub Bedda, Karim Djoudi, Amar Tou et Abdelkader Bouazghi. Ils sont notamment poursuivis pour octroi d'avantages, dilapidation de deniers publics, mauvaise utilisation de la fonction qu'ils occupaient, abus de fonction, violation des règles de passation de marchés et, pour certains, blanchiment d'argent. Ces anciens ministres ne sont pas seuls à être poursuivis. Deux anciens walis, ceux d'Alger et d'El-Bayadh, sont également poursuivis pour les mêmes faits. Selon des avocats constitués dans ce dossier, de nombreux témoins ont été convoqués par la justice dans le cadre de ce procès. «Il s'agit d'une affaire très lourde qui prendra plusieurs jours, plusieurs séances, ont affirmé des avocats, il était impossible de le bâcler dans une situation aussi sensible». Les investigations menées autour de ce dossier ont duré près de onze mois et nécessité pas moins de 35 expertises en raison de la complexité des documents que les enquêteurs ont eu à étudier. A. C.