Fait inédit dans les élans de solidarité en cette période de confinement comme unique parade à la propagation du coronavirus, le monde rural qui vient à la rescousse de celui citadin qui vit plus laborieusement cette phase. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Une phase marquée notamment par la rareté de certaines denrées alimentaires dont notamment la semoule qui fait jaser plus d'un. Si les autres produits de base comme le pain, l'huile de table et autres légumes secs et fruits et légumes sont disponibles quoique avec des proportions loin de celles de l'avant-pandémie de Covid-19, il n'en est pas de même pour d'autres denrées tout aussi de base sinon plus. C'est ainsi que les chefs de ménage éprouvent les pires difficultés à se procurer, ne serait-ce qu'une pincée de ce produit dont la valeur marchande égale, en cette période de crise sanitaire, l'or noir dont les cours sont en nette déconfiture. Une rareté qui se fait ressentir notamment dans les villes du pays. Ce qui n'est pas le cas dans les villages et hameaux de la Kabylie où la tension sur ce produit est de loin moindre. Aux efforts des collectivités locales de faire face à ce que requiert cette période cruciale, il faut relever et mettre en valeur l'implication significative de la société civile dans tous ses compartiments avec des initiatives de solidarité multiformes touchant à tous les aspects. Un élan du cœur qui a été jusqu'à pousser un comité de village, celui d'Agouni-Fourrou, un vaste village de la daïra des Ouacifs, à l'extrême sud de la wilaya de Tizi-ouzou, à penser à prêter main-forte à sa large diaspora éparpillée à travers l'ensemble des wilayas du pays ou presque. Ayant pu organiser avec brio l'opération confinement de ce village martyr, avec, notamment, un marché quotidien des fruits et légumes et autres prestations fournies aux villageois comme les retraits d'argent, l'achat de médicament, la régulation de la vente de lait et de semoule, les kits alimentaires pour les familles sans ressources, les salariés et artisans impactés par cette opération de confinement, cette entité associative a pensé à sa communauté établie en dehors du village. Ceci en mettant à sa disposition des sacs de semoule avec des prix défiant toute concurrence (500 dinars pour un sac de 25 kilogrammes). Une démarche «retour d'ascenseur à une diaspora qui a toujours répondu présente à l'appel de la terre des ancêtres», et qui pourra concerner d'autres denrées alimentaires, affirme un membre de la cellule de crise Covid-19 qui supervise l'opération confinement de ce village flanqué au pied des monts Kouriet et faisant face à la superbe façade montagneuse du Djurdjura. Et ils étaient nombreux, hier lundi, les chefs de famille de cette diaspora établie sur le territoire de la wilaya de Tizi-Ouzou à se présenter au poste de vigie situé à la sortie nord du village, en allant vers Ouacifs, pour se procurer le fameux sac de semoule. Une opération, étalée sur trois jours (aujourd'hui les wilayas de Bouira et Boumerdès et demain mercredi, Alger et les autres wilayas.) qui court également l'objectif d'encourager les membres de la large diaspora villageoise à se confiner dans leurs lieux de résidence et éviter ainsi les va-et-vient au village à forts risques de contamination en cette phase de pandémie de Covid-19. M. K.