Par Belhaouari Benkhedda(*) Quelle est la condition-clé de réussite d'une stratégie ? La réponse est simple : un plan d'action efficace. La stratégie de lutte contre le coronavirus est fondée sur trois axes : confinement, dépistage et traitement. Mais il faut être précis et parler plutôt de confinement ciblé, dépistage massif et traitement à la chloroquine. Un plan d'action détaillé doit être déployé pour chaque axe stratégique. Qui fait quoi ? Où ? Comment ? Quand ? Pourquoi ? Combien ça coûte ? Quels indicateurs de mesure de performance ? Les choses doivent être claires, le temps nous est compté, il faut conjuguer les efforts de tous. Avec une faible mortalité associée au Covid-19, l'Allemagne est citée comme un exemple à suivre. En Algérie, depuis le début de la crise sanitaire causée par le coronavirus, on a mis en place un confinement ciblé pour freiner la propagation du virus. Le gouvernement algérien et la société civile n'ont ménagé aucun effort pour sauver la vie des citoyens. Mais… le confinement n'empêche pas l'évolution exponentielle du virus. Enfermer des gens parmi lesquels il existe des patients contaminés n'est pas raisonnable. Ce sont là les paroles du professeur Didier Raoult. L'Italie, la France et l'Espagne, ce ne sont pas des modèles. Regardons plutôt vers l'Allemagne. Il faut procéder au dépistage massif pour contenir l'épidémie. Le dépistage massif permet de déceler les personnes contaminées pour les mettre en quarantaine et mieux les traiter à un stade précoce de la maladie. De plus, il faut dépister massivement le coronavirus pour sortir du confinement. Dès le début de l'épidémie, l'Allemagne a mené une stratégie différente de celle de ses voisins. C'est le pays qui affiche le taux de mortalité le plus faible d'Europe (1%). Les Allemands viennent d'indiquer avoir réalisé 300 000 tests de dépistage en l'espace d'une semaine (cinq fois plus qu'en France). En Algérie, il est vrai qu'aujourd'hui, il n'y a pas assez de tests de dépistage. L'Algérie doit mobiliser toutes ses forces diplomatiques pour acquérir les tests sur tous les marchés du monde. La diaspora algérienne, si elle veut apporter un soutien au pays, c'est maintenant ! Toutefois, il est à noter que pour réussir le dépistage massif, c'est toute une logistique qui doit se mettre en place. Les résultats sont tributaires d'une bonne organisation du dépistage et d'un respect total des mesures préventives. Concernant le traitement, le protocole adopté en Algérie s'est inspiré des travaux du professeur Didier Raoult qui se basent sur le traitement par chloroquine et azithromycine. Selon le journal Le Parisien du 9 avril, 2020, le professeur s'apprête à publier les résultats de traitements administrés auprès de 1 061 patients. Ces derniers auraient tous été traités par hydroxychloroquine et azithromycine. Les résultats de son étude montrent que la mortalité est de l'ordre de 0,5% et que le taux de guérison est extrêmement élevé. En Algérie, la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) dispose d'un stock de 300 000 boîtes de l'antipaludique chloroquine et de 500 000 boîtes de l'antibiotique azythromycine. On promet d'augmenter les stocks dans les prochains jours. C'est une bonne nouvelle. Mais encore faut-il augmenter le nombre de lits équipés d'assistance respiratoire dans les hôpitaux. Encore une fois, il faut regarder du côté de l'Allemagne qui affiche 6 lits pour 1 000 habitants. Les Allemands ont saisi qu'il s'agit d'une guerre qu'il ne faut pas perdre. Pour nous, l'heure est venue de miser sur les ingénieurs algériens tout à fait capables de fabriquer ces appareils. Il s'avère que les Allemands pratiquent des méthodes efficaces pour réduire le taux de mortalité des malades atteints du coronavirus. Mais la guerre contre le Covid-19 n'est pas finie. De notre côté, nous continuons le combat. Faisons tout pour protéger la vie des citoyens. Le soldat algérien n'a rien à envier aux autres. Nous avons réussi à surmonter des crises plus sévères. L'union fait la force. B. B. (*) Enseignant universitaire