Le sempiternel problème lié à la disponibilité de certains médicaments dans les pharmacies d'officine a été, d'une certaine manière, mis de côté, depuis l'apparition du Covid-19, pourtant la question est toujours loin d'être réglée définitivement. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - « Le manque de certaines marques de médicaments dans les pharmacies n'a pas disparu », tient à rappeler le président du Syndicat national des pharmaciens d'officine (Snapo), Messaoud Belambri. Intervenant, hier mardi, sur les ondes de la Radio Chaîne 1, il précise que le phénomène touche, actuellement, trois ou quatre médicaments dont le Levothyrox, lequel était déjà sous tension. Définissant les causes de cette indisponibilité, Messaoud Belambri évoque le retard qui caractérise la signature des factures d'importation, soulignant à ce titre que « des programmes d'importation attendent d'être signés depuis un bon moment ». Il évoquera encore l'arrêt de production locale de quelques médicaments, relevant toutefois que cet état de fait n'est pas nouveau et qu'il n'a aucun lien avec l'apparition du coronavirus. Il estime, en revanche, que cette crise sanitaire met à rude épreuve les patients souffrant de diverses autres maladies, lesquels « ont encore plus de mal à se procurer certains médicaments essentiels à leur traitement ». Messaoud Belambri insiste : « Il y a le coronavirus mais il y a d'autres maladies .» Il citera l'exemple de la chloroquine qui représente pour de nombreux patients souffrant de maladies chroniques un produit nécessaire au suivi du traitement. Il a d'ailleurs signalé qu'avant la généralisation du protocole de l'hydroxychloroquine comme traitement contre le Covid-19, « ce médicament était sous tension ». Il poursuit que la chloroquine est prescrite sous ordonnance pour le patient et que le pharmacien ne peut s'en procurer qu'à la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) mais à quantité très limitée, « de une à deux boîtes maximum », fait-il savoir, précisant que cette acquisition est soumise à un protocole qui ne facilite pas la tâche aux pharmaciens. Par ailleurs, Messaoud Belambri a fait savoir que pour d'autres produits pharmaceutiques qui étaient en rupture de stock au tout début de l'épidémie, « une nette amélioration a été constatée ces derniers jours ». Il a assuré que pour les gels hydroalcooliques, par exemple, des quantités suffisantes sont disponibles sur le marché. Il tient à relever, dans ce sens, que les pharmaciens ont la possibilité de préparer des solutions hydroalcooliques mais se voient fortement entravés dans leur travail par des formalités administratives. Le président du Snapo fait référence à l'autorisation qui doit être délivrée par le pharmacien pour avoir le droit de préparer un produit spécifique. Messaoud Belambri a, par ailleurs, évoqué le rôle du pharmacien dans cette crise, expliquant que cette corporation reste mobilisée en dépit de cette situation difficile. En ce qui concerne les pharmacies qui se voient obligées de fermer plus tôt dans la journée, ne pouvant, par conséquent, assurer la permanence durant toute la nuit, il explique que l'absence de transport entre autres et la difficulté de se déplacer pour nombre de pharmaciens y sont pour beaucoup. Il rappelle également que dans un contexte pareil, il n'est pas aisé de s'approvisionner en produits pharmaceutiques. Messaoud Belambri a relevé qu'il est tout à fait possible pour le citoyen de trouver l'adresse de toutes les pharmacies qui sont ouvertes 24h sur 24h sur le site du ministère de la Santé, et ce, à l'échelle nationale. M. Z.