Le président de l'Ordre des pharmaciens d'officine a affirmé que le problème rencontré en matière d'approvisionnement en gel hydroalcoolique appartiendra bientôt au passé, promettant au passage la régulation des prix de ce produit. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - « Nous nous sommes penchés sur cette problématique », a donc fait savoir Abdelkrim Touahria, jeudi dernier, en marge de son intervention à la Radio Chaîne 3. Celui-ci précise que l'Etat a recensé sept producteurs de médicaments qui « se chargeront de produire une quantité de gel hydroalcoolique ». Il ajoutera que les prix de ce même produit seront plafonnés. Evoquant les dépassements de quelques pharmaciens qui, en pleine crise sanitaire, vendent des masques et des gels hydroalcooliques à des tarifs outranciers, Abdelkrim Touahria se veut ferme. « Ces derniers devront prendre leurs responsabilités par rapport à ces abus », a-t-il soutenu. Et de constater que, depuis le début de l'apparition du coronavirus, « les autorités sanitaires essaient de réguler le marché à travers des contrôles réguliers dans les officines ». Expliquant cette hausse des prix soudaine, l'intervenant tient à faire remarquer qu'il y a « plus d'un intermédiaire qui intervient dans ce processus ». Il fera d'ailleurs savoir qu'afin de remédier à cela, des notes ont été adressées aux pharmaciens, « leur signifiant de ne plus acheter ces produits sans voir la facture ». Il suggère ainsi à ces derniers de « ne plus acheter un produit si son origine, ainsi que le document prouvant son achat ne sont pas présentés ». Et d'ajouter que « si des dépassements sont enregistrés à l'avenir, des sanctions tomberont aussitôt ». Dans la foulée, Abdelkrim Touahria recommande aux Algériens de n'utiliser ce produit qu'en cas de nécessité, jugeant que « l'eau avec du savon reste le meilleur moyen de désinfection ». Idem pour les masques et les bavettes lesquels, précise-t-il, ne sont utiles qu'aux personnes malades, au personnel médical, ainsi qu'aux agents de la Protection civile. Par ailleurs, en ce qui concerne la disponibilité des médicaments, il admettra que ce problème est récurrent. Seulement, il attirera l'attention sur le phénomène qu'est celui du stockage de masse des médicaments par nombre de pharmaciens, de grossistes et de particuliers depuis l'apparition de l'épidémie. « Il s'agit de molécules particulièrement prisées », et dont la demande est croissante, avance-t-il. Or, d'après lui, c'est précisément ce qui tend à créer la pénurie, signalant qu'actuellement, « plus de 200 médicaments manquent sur le marché national ». Abdelkrim Touahria relèvera, d'ailleurs que « nous tirerons des leçons de cette crise sans précédent », affirmant qu'actuellement, tous les experts et les spécialistes du domaine se penchent sur le suivi des stocks et d'utilisation des médicaments, assurant que des dispositifs seront mis en place. Autre point abordé par le président de l'Ordre des pharmaciens d'officine, celui de l'utilisation de la chloroquine. Sur la question, il rappellera que ce traitement a été testé et validé par le Conseil scientifique et, par conséquent, cette molécule a été administrée en Algérie à quelques personnes atteintes de Covid-19. Cette décision a été prise car, relève-t-il, ce protocole existait déjà en Algérie. Abdelkrim Touahria assure, de ce fait, que, « l'Algérie possède des quantités suffisantes avec déjà 110 000 boîtes produites localement, en attendant un nouvel arrivage de l'étranger, dans la mesure où les premiers résultats ont été probants, notamment à Oran et El-Kettar. Cela étant, ce dernier prévient qu'il est inutile de se ruer vers les pharmacies pour en trouver, car la chloroquine est uniquement prescrite en milieu hospitalier et par des professionnels de la santé. Par ailleurs, à propos de la mobilité des pharmaciens, Abdelkrim Touahria a rappelé qu'ils disposeront d'une autorisation de circulation, durant cette période de confinement. Aussi, il indique que les gardes, de jour comme de nuit, sont maintenues et les permanences assurées, y compris les week-ends. Pas moins de 12 000 pharmaciens d'officine répartis à travers le territoire national sont mobilisés et prêts à orienter et accompagner les patients et tous les citoyens, a-t-il rappelé. M. Z.