C'était dans l'air et la CAF était certainement mise au parfum. Dans une de ses résolutions pour «résorber» le déficit en dates indispensables pour boucler l'ensemble des compétitions interclubs de l'exercice 2019-2020, le groupe de travail de la Fifa chargé de réguler le calendrier international présidé par le Canadien Victor Montagliani (président de la Concacaf et vice-président de la Fifa) a proposé d'annuler toutes les rencontres internationales durant ce qui reste de l'année 2020. Soit toutes les dates que la Fifa a prévues pour les matchs (amicaux et qualificatifs) des équipes nationales dont les quatre journées qui restent des éliminatoires de la CAN-2021 que le Cameroun devra accueillir entre janvier et février de l'année prochaine. La Fifa, qui a ordonné le report sine die des matchs programmés pendant l'ouverture internationale de juin, expliquera, selon l'information rapportée par le quotidien espagnol AS, par son souci d'éviter la propagation du Covid-19 (comme si des matchs interclubs ne comportaient pas de risques) et surtout permettre l'apurement de toutes les compétitions nationales, régionales et continentales des clubs. Une «ingénieuse» idée qui pénalisera, sans aucun doute, la CAF laquelle devrait tout le moins décaler la 33e phase finale de la CAN, début 2021 au Cameroun. Car le report est un moindre mal sachant que les rares dates Fifa qui se présenteront en 2021 seront consacrées, particulièrement en Afrique, aux qualifications du Mondial-2022. D'où la crainte de voir le rendez-vous de Cameroun-2021 carrément rayé du calendrier international de 2021 qui verra le déroulement, outre de l'Euro et de la Copa América, des JO de Tokyo. L'hiver 2022 étant réservé au Mondial du Qatar alors que l'été 2022 verra la Fifa «placer» son Mondial à 24 clubs en Chine qu'elle devait tenir durant l'été 2021 avant que l'UEFA et le Comnebol ne lui grillent la politesse en programmant leurs championnats continentaux internations, peu de dates sont disponibles pour tenir la CAN du Cameroun. Alors, dans cette bousculade de gros, la CAF, qui continue de croire que le 33e tournoi panafricain se tiendra quoi qu'il en coûte durant l'hiver de l'année prochaine, n'a qu'à suivre ou disparaître. En l'occurrence, tenir sa compétition majeure en parallèle avec celles d'Europe et d'Amérique quitte à «rôtir» les footballeurs et les fans mais également à subir des pertes financières induites par la «réquisition» des sponsors traditionnels du football et détenteurs des droits d'image pour des manifestations qui rapportent plus et qui offrent un meilleur confort. Ahmad Ahmad, qui a perdu nombre de batailles, ne résistera pas à cette énième attaque. Le Cameroun, de son côté, qui s'est fait enlever l'organisation de la CAN-2019, ne pardonnera jamais au successeur d'Issa Hayatou d'avoir traîné le pays dans la boue, mettant en doute ses compétences organisationnelles et provoquant la mobilisation de moyens gigantesques dans la construction d'infrastructures sportives de luxe alors que son économie était au plus bas. Organiser la 33e édition au Cameroun en 2023 n'intéresserait, en définitive, personne. Ni le Cameroun, ni la Côte d'Ivoire, encore moins la Guinée qui attendaient patiemment leur tour. M. B.