Après plus d'un mois d'arrêt des compétitions, décidé par les autorités en raison de la pandémie de coronavirus, l'idée d'une éventuelle reprise du championnat de Ligue 1 après le mois sacré de Ramadhan ou en juin n'est pas encore tranchée. La question de la reprise a d'ailleurs fait l'objet d'un débat au sein du groupe de travail mis en place par la FAF, mais il est encore «prématuré» de parler reprise «en l'absence de visibilité sur le début de la période de déconfinement et le retour graduel à une vie normale», selon les conclusions de la première téléréunion, le temps de mettre en place une commission qui se penchera sur le sujet. Les spéculations vont bon train sur de prétendues solutions avec notamment l'idée de la reprise des entraînements collectifs à la mi-mai, avant de reprendre la compétition deux à trois semaines plus tard, mais sans public, soit à huis clos, pour éviter le seconde vague de contamination. Et l'idée de reprendre le championnat à huis clos ne fait pas l'unanimité des techniciens de la Ligue 1 puisqu'une majorité des entraîneurs est contre cette éventualité. «Je ne veux pas qu'on reprenne sans supporteurs parce que le sport, c'est un partage. Si on décide de reprendre la compétition cela voudra dire que les joueurs seront testés (coronavirus, ndlr). Je ne vois pas pourquoi on ferait les tests aux joueurs et pas aux gens, on ne doit pas être privilégié sur des choses comme ça», a déclaré Franck Dumas, l'entraîneur du CR Belouizdad qui estime qu'il faut trouver un compromis entre les clubs sur les différentes solutions. «Il faudra un compromis entre les présidents de clubs», a-t-il indiqué sur une éventuelle suspension définitive du championnat. «L'idée de reprendre le championnat est une décision à confirmer. Même les grands championnats européens ne savent pas quand ils pourront reprendre. Pour nous, le plus important, c'est la disparition de ce fléau. Chacun voit son propre intérêt mais je pense que c'est l'intérêt général qui doit primer. Moi je dis que c'est l'intérêt du pays qui doit passer avant tout ainsi que la santé de tout le peuple algérien. Le jour où l'on se débarrassera de ce virus et qu'il n'y aura plus aucun cas de contamination, alors à ce moment-là on pourra parler de compétition et discuter de football», avait souligné Nabil Neghiz, l'entraîneur du MC Alger, dans nos colonnes en réaffirmant que c'est l'intérêt général qui doit primer au détriment du football. Bilel Dziri, actuellement à la barre technique du CABBA, est par ailleurs pour une reprise du championnat à huis clos sous certaines conditions. «Honnêtement, si on doit redémarrer la compétition à huis clos, il faudra impérativement prendre des mesures de sécurité pour les arbitres, les joueurs et les officiels. Même sans le public, la prévention devra être de mise», déclare l'ancien coach des Rouge et Noir en écartant l'idée d'une saison à blanc. «Une saison blanche n'est pas la bonne solution. Prenons l'exemple de Liverpool qui a une avance de 20 points sur son poursuivant immédiat. Vous imaginez leur réaction si on leur disait que cette saison, c'est un championnat à blanc ? Non, je crois qu'il est possible de décaler les dates de reprise. D'ailleurs, en Allemagne, il y a même des équipes qui ont repris les entraînements», poursuit-il. Pour sa part, Mounir Zeghdoud, qui a succédé à Dziri à la barre technique de l'USMA, estime qu'il est possible de terminer la saison. «Actuellement, nous sommes préoccupés par la situation sanitaire et nous souhaitons que cette pandémie ne va pas durer encore longtemps (…) Moi, je suis pour que nous reprenions la compétition. Il reste huit matchs à disputer et ce n'est pas beaucoup. Il suffit juste de bien gérer la situation, et si celle-ci ne s'améliore pas d'ici quelques jours, là nous serons forcés d'accepter les décisions qui seront prises par les autorités, quelles qu'elles soient», dira l'ancien défenseur international des Rouge et Noir en affirmant qu'actuellement, la situation est totalement floue notamment par rapport à la date de la reprise des entraînements. En attendant, les entraîneurs et joueurs espèrent l'amélioration de la situation sanitaire du pays avec un rapide déconfinement pour reprendre d'abord les entraînements avant de songer à la compétition. Un volet sur lequel le groupe de travail de la FAF a estimé qu'il était prématuré de se prononcer en l'absence de visibilité sur le début de la période de déconfinement et le retour graduel à une vie normale. Toutefois, il a été décidé de charger la Ligue de football professionnel (LFP) de mettre en place une commission, à laquelle se joindront la Direction technique nationale (DTN) et la Commission médicale fédérale de la FAF, pour étudier la meilleure possibilité d'établir un scénario de reprise de la compétition. Ah. A.