La situation sanitaire mondiale, créée par le coronavirus (Covid-19), obligeant pratiquement l'ensemble des gouvernements et les fédérations sportives internationales à suspendre toutes les manifestations sportives pour lutter contre la propagation de cette pandémie, devra pousser les joueurs des Ligues 1 et 2 «professionnels à lancer leur propre syndicat, comme cela se fait dans la plupart des championnats européens notamment. Un syndicat qui se chargera de défendre les intérêts des joueurs vis-à-vis de leurs employeurs, mais aussi devant les instances sportives, les représenter et faire des propositions sur une éventuelle reprise de la compétition ou la suite à réserver à la situation actuelle. Cette situation sanitaire mondiale, qui n'épargne aucun pays dont l'Algérie, a soulevé le problème des indemnités des joueurs en cette période de confinement. Les présidents des clubs ont évoqué la possibilité de la baisse des salaires des joueurs, tandis que la Fédération algérienne de football (FAF) tente de jouer le rôle de médiatrice, en l'absence surtout d'un syndicat des joueurs. A ce sujet, la FAF a dressé, en date du jeudi 16 avril, un courrier à la Ligue de football professionnel (LFP) et à tous les présidents des sociétés sportives par actions (SSPA) sur la tenue à prendre dans le cadre des rémunérations des joueurs. La FAF rappelle les suggestions de la Fifa en invitant les clubs professionnels, d'une part, les joueurs, entraîneurs et membres des staffs techniques, d'autre part, à privilégier l'approche amiable concernant les rémunérations en période de confinement. Sous l'égide de la LFP, «les parties prenantes sont priées de trouver un accord écrit relatif aux conditions de travail applicables pour la période au cours de laquelle les compétitions sont suspendues tout en préservant les intérêts des deux parties. L'accord en question doit être remis à la Chambre nationale de résolution des litiges», écrit la FAF qui a d'ailleurs mis en place un groupe de travail en charge des difficultés nées de la pandémie de Covid-19, notamment les problèmes juridiques, réglementaires, financiers et autres organisationnels. Aujourd'hui, en l'absence d'un syndicat des joueurs, chacun tente de régler son cas en aparté. En février dernier, bien avant l'arrivée du Covid-19, le président de la FAF, Kheïreddine Zetchi, avait appelé les joueurs à créer leur propre syndicat suite à la grève qu'avaient observée certains joueurs pour exiger la régularisation de leur situation financière. «La grève n'est pas interdite mais si elle ne suit pas les procédures contenues dans la loi sur le travail, elle devient illégale. Dans ce cas, les joueurs qui font des grèves illégales seront sanctionnés. Il y a une relation et un contrat à respecter entre le joueur et son club, les joueurs ont la possibilité de faire un recours à la CNRL pour réclamer leurs salaires (…) Ils peuvent s'exprimer mais ils ne doivent pas faire de mouvement de grève illégal et de manière anarchique. S'ils veulent s'organiser, ils doivent mettre en place un syndicat pour qu'on se mette en droite ligne avec la réglementation», avait déclaré Zetchi. Les joueurs pros sont ainsi invités à s'organiser pour mieux défendre leurs intérêts. Ahmed A.