L'arrêt des compétitions consécutivement à la crise sanitaire a lourdement impacté les finances des clubs. Déjà en proie à une crise financière, les clubs professionnels se retrouvent en cette période d'inactivité privés de la manne des sponsors habituels et obligés de faire face à des masses salariales exorbitantes, alors que les joueurs et les différents membres des staffs techniques sont confinés. "Il est clair que l'arrêt du championnat et surtout son prolongement de deux ou trois mois ne sera pas sans conséquences sur le budget prévisionnel des clubs. Au lieu de tabler sur une saison à 12 mois, nous allons nous retrouver sur un exercice étalé sur au moins 14 mois. Du coup, ce sont là des frais supplémentaires en termes notamment de salaires. Nous avons été amenés à verser intégralement les salaires du mois de mars, alors que le championnat était à l'arrêt. Nous allons sans doute le faire aussi pour le mois d'avril, mais il est clair que du fait que le confinement a été prolongé, le conseil d'administration du CRB décidera d'une baisse inéluctable des salaires, conformément aux dernières orientations de la FIFA. Mais pour le moment, rien n'a été décidé dans ce sens au CRB", confie à Liberté le directeur sportif du CR Belouizdad, Toufik Korichi. En revanche, pour certains clubs qui ont cumulé des dettes avec leurs joueurs en matière de régularisation salariale, cette crise peut être exploitée pour régler les arriérés de salaires. "Les clubs seront amenés à profiter de cette trêve forcée pour payer leurs ardoises et tenter de négocier avec les joueurs notamment des baisses de salaire considérables pour la durée du confinement, voire même leur annulation. Une sorte d'accord moins perdant-moins perdant", dira un autre président de club. À noter que la FAF a saisi la LFP au sujet de la rémunération des joueurs et des membres des staffs techniques durant la période d'arrêt des compétitions, et invite les clubs professionnels à privilégier l'approche amiable. "Sous l'égide de la Ligue de football professionnel, les parties prenantes sont priées de trouver un accord écrit relatif aux conditions de travail applicables pour la période au cours de laquelle les compétitions sont suspendues, tout en préservant les intérêts des deux parties. L'accord en question doit être remis à la Chambre nationale de résolution des litiges", indique la FAF dans un communiqué. Dans son édition de samedi, Liberté avait révélé en outre qu'"en cas de désaccord définitif entre les parties concernées, les clubs peuvent recourir à des baisses de salaire unilatérales, à condition d'épuiser d'abord tous les moyens de négociations à l'amiable et surtout de transmettre les PV de réunion à la Chambre nationale de résolution des litiges (CNRL) de la FAF qui tranchera en dernier lieu".