Le ministère du Commerce met en garde tout commerçant tenté de spéculer sur un produit de large consommation en ce mois de Ramadhan, avertissant que des sanctions sévères seront appliquées contre tous ceux qui s'y risquent. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Le département du commerce entend faire barrage à la spéculation, à travers la mise en place d'un dispositif de contrôle « rigoureux et opérationnel ». C'est ce qu'a indiqué jeudi dernier, à la Radio nationale Chaîne 3, Karim Gueche, secrétaire général du ministère du Commerce. « Des brigades entières sont déjà à pied d'œuvre pour débusquer ce type de manœuvre », a-t-il souligné. Se montrant intransigeant, ce dernier avertit que les commerçants qui baignent dans ce genre de pratique en subiront les conséquences, pouvant aller jusqu'à la fermeture de leurs commerces. Karim Gueche rappelle que depuis le début de l'épidémie de coronavirus, des opérations menées conjointement avec les services de sécurité ont abouti à la neutralisation d' un nombre important de fraudeurs et de spéculateurs. Par conséquent, « près de 400 demandes de radiation du registre du commerce ont été transmises aux juridictions compétentes », a-t-il fait savoir. Il précise que la faute de ces commerçants est la rétention injustifiée de stock de produits alimentaires de première nécessité (huile, sucre, farine…) à des fins spéculatives. Il accuse ces derniers de « vouloir assécher le marché dans le but de renchérir sur les prix ». Selon lui, « il est évident que depuis l'installation de ce dispositif de contrôle, « le marché a pu être régulé d'une manière perceptible ». Entre autres mesures permettant de parer à de telles dérives, Karim Gueche a souligné que les commerçants sont désormais tenus de « déclarer leurs dépôts auprès des différentes Directions de commerce des wilayas ». Cela facilitera, selon lui, le travail des services de contrôle qui pourront aisément repérer les dépôts qui ne sont pas déclarés et, de fait, destinés à des pratiques spéculatives. Il rappelle à ce titre que quelque 7 500 contrôleurs sont déployés sur tout le territoire et suivent un programme d'opérations spécifiques. Karim Gueche tient à faire savoir que le contrôle des activités commerciales ne se fait pas de façon systématique mais qu'il s'agit d'une opération bien ciblée. « Ce contrôle rigoureux vise principalement les activités jugées sensibles », explique-t-il, c'est-à-dire toutes celles liées aux produits alimentaires essentiels, à l'activité des importateurs qui interviennent pour approvisionner le marché. Le secrétaire général du ministère du Commerce a, en outre, précisé qu'avec le confinement partiel, le nombre de commerçants a quelque peu baissé, rendant la situation plus contrôlable. « Tous les intervenants sont identifiés un par un », affirme-t-il. En ce qui concerne les préparatifs du mois de Ramadhan, Karim Gueche a indiqué qu'ils ont débuté au mois de janvier dernier. Il rappelle qu'un comité de facilitation et d'approvisionnement a été installé pour le suivi des approvisionnements et des niveaux des stocks. Il rassure que tous les produits essentiels sont disponibles en quantités suffisantes pour répondre à la demande de la population. En ce qui concerne la semoule, il tient à relever que ce produit de large consommation fait l'objet d'une tension et non d'une pénurie. Il fait savoir que l'équivalent de 110 000 quintaux de blé dur a été affecté aux minoteries pour produire de la semoule. Il précise que rien qu'au début du mois de mars, « 2.5 millions de quintaux ont été injectés dans le marché ». Mais en raison de la pandémie, poursuit-il , la semoule a fait l'objet d'une surconsommation, « instinctivement sans doute, les ménages se sont empressés de constituer des stocks anormalement élevés par crainte d'une pénurie ». Karim Gueche a d'ailleurs appelé les citoyens à se rationner dans les limites du raisonnable, car, insiste-t-il, « nous ne sommes pas en situation de pénurie ». Il a, en outre, affirmé que le phénomène commence à s'estomper au fil des jours dans les quatre coins du pays. Abordant le non-respect de certains commerçants des gestes de distanciation sociale, notamment dans les grandes surfaces, Karim Gueche a indiqué que le département du commerce a rappelé à l'ordre « tous ceux qui n'appliquent pas les mesures de distanciation sociale », les avertissant qu'ils risquent de voir leurs commerces fermés. M. Z.