Le stock de l'Algérie en céréales suffira pour plus de quatre mois. Dans une déclaration à la presse, en marge d´une séance plénière du Conseil de la nation, M.Benbada a indiqué, jeudi, que les prix de la semoule «sont codifiés, en témoigne la hausse qui ne dépasse pas 150 DA/quintal», ajoutant que le ministère poursuivait son contrôle des minoteries autorisées à approvisionner les commerces de détail. M.Mustapha Benbada a aussi affirmé que l´approvisionnement du marché se poursuivra normalement durant le prochain mois de Ramadhan, ajoutant que le contrôle sur les commerces sera renforcé sur tous les plans. A cinq semaines du jeûne, les dispositions nécessaires à un approvisionnement du marché national, commencent à s´amplifier. Une pénurie de produit ou une inflation des prix durant ce mois sacré risquent d´être fatales pour le pays. Au début de l´année en cours, plusieurs pénuries ont été enregistrées à plusieurs niveaux. Démantèlement tarifaire Un décalage de trois ans supplémentaires de la date butoir de démantèlement tarifaire permettra de «donner un nouveau souffle aux entreprises algériennes pour améliorer leurs performances et optimiser leur compétitivité», a déclaré M.Benbada. Effectivement, l´Algérie et l´Union européenne devraient signer, mardi prochain à Bruxelles, l´accord sur le report à 2020, au lieu de 2017, du démantèlement tarifaire, a confirmé, mercredi soir, M.Benbada, assurant que le volet agricole ainsi que les volets liés aux produits industriels sont déjà réglés. Pénuries et hausses des prix des différentes denrées alimentaires ont suscité des réactions assez violentes au sein de la société. Lait, semoule, farine, huile et sucre ont, pendant quelques temps, boycotté les rayons. Dans ce sens, des mesures de prévention, à long terme, d´éventuels autres désagréments du marché, et à court terme, pour sécuriser la disponibilité des produits pour le mois de Ramadhan, ont été prises. Selon Benbada, le stock de l´Algérie en céréales suffira pour plus de quatre mois. Il a aussi affirmé que les perturbations dans les approvisionnements en semoule dans certaines wilayas, notamment dans l´est du pays étaient dues à la hausse de la demande, à l´utilisation par certains transformateurs du blé dur pour la production de pâtes (pour plus de gains), à la spéculation et à la contrebande en progression vers la Tunisie et la Libye. Afin de lutter contre cette contrebande, des opérateurs privés sont autorisés par les autorités à exporter la semoule et d´autres produits alimentaires vers la Libye à la demande de cette dernière, a précisé le ministre. Concernant la disponibilité des viandes, M.Benbada a ajouté que les entreprises Proda et Onab comptent un stock de 10.000 tonnes de viandes rouges et autant de viandes blanches, outre les quantités qui seront importées par les opérateurs privés. Pour ce qui est des fruits et légumes, le ministre a indiqué que dans le but de réglementer le commerce de gros, un marché pour la vente en gros des fruits et légumes sera inauguré le 15 juillet, une initiative qui sera suivie d´autres opérations similaires à travers toutes les wilayas à même de garantir un meilleur contrôle des prix. Dans un contexte de lutte contre la spéculation, M.Benbada a affirmé que «les spéculateurs qui stockaient les produits, vendaient sans facture ou commercialisaient des produits avariés, ont été poursuivis en justice et se trouvent actuellement en prison». L´autre préoccupation des citoyens durant le mois de Ramadhan, réside dans les éventuels dangers alimentaires et risques d´intoxication, d´autant que le Ramadhan coïncidera avec le mois d´août. Sur ce point, M.Benbada a indiqué, que des efforts particuliers seront consentis cette année pour protéger la santé des consommateurs. Dans ce sens, il a annoncé le lancement entre les 3 et 8 juillet prochain d´une campagne pour sensibiliser le consommateur. Un contrôle rigoureux sera également imposé sur les produits périssables et sur les abattoirs et les pêcheries, a souligné le ministre. M.Benbada s´est aussi prononcé sur la réglementation des importations. Le gouvernement va «mettre de l´ordre» dans les opérations d´importation pour la revente en l´état à la faveur d´une réglementation durcissant les conditions d´autorisation de ces activités, a-t-il annoncé, soulignant que cette démarche s´inscrit dans le cadre de la lutte contre le commerce informel. Sur un autre plan, les infrastructures commerciales, la distribution, les prix, l´informel, les pratiques commerciales et le e-commerce, sont, entre autres, les dossiers autour desquels seront réunis les cadres de plusieurs ministères, les opérateurs économiques et les associations de consommateurs, des premières assises nationales du commerce, prévues les 25 et 26 juin à Alger, et qui permettront d´évaluer le secteur durant les 10 dernières années, a indiqué le ministre du Commerce.