Plusieurs vaccins se font rares dans les structures de santé chargées de la vaccination. Provenant de l'importation, ces produits subissent de plein fouet les répercussions de la crise sanitaire de coronavirus Covid-19. Une pénurie qui risque de susciter la recrudescence de dangereuses maladies infectieuses, disparues depuis des décennies, à la fin du confinement. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Les structures de santé chargées de la vaccination continuent à enregistrer des perturbations en matière de disponibilité de nombreux vaccins. Un problème qui perdure depuis près d'une année mais qui se pose encore avec acuité en ces temps de pandémie de Covid-19. Selon le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique, Dr Lyes Merabet, le Tétract-Hib (vaccin contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche et la pneumonie à haemophilus influenzae de type b), le HVB pédiatrique (vaccin contre l'hépatite virale B chez l'enfant), la poliomyélite en forme injectable et le DT adulte (vaccin combiné antidiphtérique et antitétanique adulte) administré aussi aux femmes enceintes pour la prévention du tétanos néonatal, connaissent une tension terrible. «Le manque de vaccins a perturbé le programme national de vaccination des enfants dans les centres de PMI (protection maternelle et infantile). Nous allons ainsi vers une situation qui se complique de plus en plus et dont les répercussions sanitaires risquent d'être graves», avertit-il. Le ministère de la Santé a justement insisté sur le respect du calendrier vaccinal en appelant au maintien du programme national de vaccination des enfants durant la pandémie de nouveau coronavirus. La Direction générale de la prévention, qui a d'ailleurs mis en garde contre tout retard dans la vaccination contre les maladies du calendrier élargi, semble être carrément à l'ouest ! Sur le terrain, la réalité est tout autre. Les établissements de santé chargés de la vaccination souffrent d'un manque flagrant de vaccins. La preuve : les parents qui se présentent pour la vaccination de leurs enfants, malgré la peur d'éventuelles contaminations à ce virus, sont souvent refoulés. Ils se retrouvent avec des rendez-vous décalés d'une semaine à une autre. «Il y a une perturbation dans la distribution de ces produits. Les quantités livrées par l'Institut Pasteur d'Algérie sont très insuffisantes par rapport aux besoins des différents établissements de santé qui s'occupent de la vaccination des enfants», explique le Dr Merabet. Malheureusement, poursuit-il, «nous sommes tenus par l'importation des vaccins puisqu'ils ne sont pas produits en Algérie. La crise sanitaire de coronavirus a eu justement des percussions sur leur fabrication et leur transport, ce qui a conduit à des retentissements sur l'approvisionnement de pays comme le nôtre, tributaires de l'importation de ces produits». Pour lui, la pénurie de vaccins constitue, aujourd'hui, un problème «assez sérieux sur lequel il faudrait se pencher et attirer l'attention des responsables. Si la vaccination n'est pas assurée correctement à nos enfants, nous risquons une recrudescence de dangereuses maladies infectieuses à la sortie du confinement, telles que la coqueluche, la diphtérie et autres», prévient-il. Ry. N.