Confinement prolongé et rentrée scolaire décalée à octobre prochain. J'suis au bord de… … l'infanticide ! Les dernières statistiques, les toutes dernières à peine sorties chaudes brûlantes du four, sont formelles : la population dézédienne a atteint le total de 43,9 millions de personnes. Arrondissons donc à 44 millions. La statistique ne s'arrête pas là, et le plus intéressant est à venir. On apprend ainsi que dans notre Principauté, le nombre de mariages et de naissances a baissé ! Attendez ! Attendez ! Ne faites pas comme moi. Ne vous emballez pas comme je me suis emballé au quart de tour lorsque j'ai lu ces chiffres. Calmons-nous et posons juste les bonnes questions. Il doit y avoir une explication à tout ça ! Comment la population a-t-elle grimpé à 44 millions si les naissances ont baissé ? Tout simplement en comprenant que les naissances peuvent baisser, mais elles ne s'arrêtent pas, pardi ! Nous naissons moins vite, mais nous naissons tout de même. C'est le cycle de la vie. Je vous avais prévenu, évitez de vous emballer. Bon ! D'accord ! Admettons ! Et la baisse des mariages ? Dans l'angle obtus et rigidement droit des croyances et des traditions, la baisse des mariages entraîne nécessairement celle des naissances, dans la foulée celle du chiffre global du nombre d'habitants et accessoirement le chiffre d'affaires des salles des fêtes ! Les statistiques officielles ne disent rien des salles des fêtes. Mais elles confirment que nous nous marions moins, beaucoup moins. Donc, je ne vois qu'une explication, nous faisons des gosses au black !? Voilà que je me surprends à m'emballer à nouveau ! Calme ! J'ai dit calme ! Si les mariages baissent, cela ne veut pas dire que les couples déjà mariés ont arrêté de faire des mioches, que diable ! Ah ! d'accord. Mais alors, si les couples «légitimes» font encore des bébés, pourquoi y a-t-il baisse, là aussi très sensible, du nombre de naissances ? Très sincèrement, avec le confinement, je me serai attendu à un vrai baby-boom. Est-ce à dire que les Dézédiennes et Dézédiens ont adopté une position de confinement total, même au lit ? Mon Dieu ! Tous ces chiffres et toutes ces questions m'embrouillent. Faut que j'appelle mon fils aîné. Il est calé en maths, lui. Bientôt 30 ans et il traîne encore dans mes pattes. Du coup, je le soupçonne d'y être pour quelque chose dans ces statistiques troubles. «Ya ouled ! Viens voir papa ! On doit discuter de ton avenir !» Où est-il encore niché, ce parasite ? Sûrement dans le squat de sa chambre à fumer du thé pour rester éveillé à… mon cauchemar qui continue. H. L.