Le président de la Fifa, Gianni Infantino, arrivé à la tête de l'instance mondiale «par un habile concours de circonstances», devrait «remettre son mandat», estime son rival Michel Platini dans un entretien avec le magazine suisse L'Illustré. Gianni Infantino et le procureur général suisse Michael Lauber «se croient intouchables et au-dessus des lois», estime le Français, écarté de la course à la présidence de la Fifa après avoir été suspendu par la Fédération internationale pour un paiement controversé reçu de l'ex-patron du football mondial Sepp Blatter. Selon des révélations récentes, MM. Infantino et Lauber ont eu une série de rendez-vous informels, un flou juridique qui soulève la question d'une potentielle collusion entre la Fifa et la justice. «Je pense que Lauber a conscience qu'il a franchi la ligne rouge. Infantino, lui, devrait, à mon sens, remettre son mandat», juge Michel Platini. «Mais le problème, c'est qu'il est devenu président de la Fifa par un habile concours de circonstances, en opportuniste, sans avoir de légitimité particulière. Il va donc tout faire pour s'accrocher à son poste. «Le fait que j'aie été victime d'un complot est pour moi une évidence», répète l'ancien président de l'UEFA, dont la suspension de quatre ans est arrivée à son terme en octobre dernier. «En 2016, la présidence de la Fifa aurait dû me revenir à une très large majorité, tout le monde le sait», assure-t-il encore. «Il semble que Gianni Infantino ait habilement combiné, au début de l'été 2015, pour faire en sorte que je sois écarté de la course à la présidence de la Fifa, par des accords de circonstance passés en coulisses». Cet entretien est publié le jour où la commission judiciaire de l'Assemblée fédérale suisse doit se prononcer sur l'ouverture d'une procédure de destitution du procureur Lauber, fragilisé par ses rencontres informelles avec M. Infantino.