Plus de barrières pour l'ancien capitaine des Bleus Michel Platini suspendu de toute activité liée au football pour 4 ans depuis 2015 par la justice interne de la Fifa. Motif : un paiement controversé de 2 millions de francs suisses, reçu du président de la Fifa, Sepp Blatter, lui aussi suspendu. Une suspension qui a pris fin le 7 septembre 2019. Invité par la RT Suisse, il dit tout dans cet entretien exclusif. «Je termine mes vacances forcées», dira-t-il. Les faits remontent à 2015. Alors qu'il est seul candidat à sa succession, Platini annonce qu'il allait jouer la carte d'un troisième mandat à la tête de l'UEFA. Une aventure qu'il jugera jouable au regard de son expérience. En juillet, il officialise sa candidature à la présidence de la FIFA. Et c'était le début de d'une aventure qui allait lui coûter chère, celle qui marquera le début de sa fin. En octobre de cette même année, il se voit suspendu par la FIFA pour avoir perçu un «paiement déloyal» à hauteur de 2 millions de francs suisses, de Sepp Blatter (alors en poste), d'abord pour 90 jours, puis 8,6, et enfin quatre ans. Une suspension qui le poussa à mettre en branle son armada juridique, dés lors qu'il a critiqué et rejeté, les accusations et clamait son innocence depuis le début. Dans un long entretien diffusé à la télévision suisse RTS, il indiquera qu'il souhaiterait revenir dans le monde du ballon rond. La suspension qui a pris fin le 7 septembre 2019, fut tranchée par le Tribunal arbitral du sport (de huit à quatre ans). Affichant un long sourire, Michel Platini dira dans cet entretien : «Pendant quatre ans, j'ai eu des vacances forcées», rappelle-t-il. «Je reviendrai ! Je ne sais pas où, je ne sais pas comment. Je ne peux pas rester sur une suspension, même si c'est une suspension faite par des abrutis !». Il ne s'est pas limité à cette déclaration, sans mâcher ses mots, il enfoncera le clou on «estimant qu'il a été tout bonnement victime d'un complot né des connivences du Ministère public de la Confédération suisse et la Fifa». «Il y a eu une entente cordiale du MPC et de la Fifa pour me virer», martèle-t-il, soulignant le rôle «intelligent et actif», selon lui de Gianni Infantino, son ancien secrétaire général, devenu président de la Fifa. Voilà une vielle connaissance qu'il accuse d'une manière indirecte «il n'a peut-être pas très envie que je revienne» et d'ajouter un peu plus loin «J'ai 64 ans, je prendrai le temps et verrai ce qui sera le mieux pour moi et ma famille. Et si on vient me chercher ? Ce sera différent». Il pense ne pas s'arrêter à cette suspension enterrée ce 7 septembre, mais il reprendra sa plume et pour s'occuper de ses projets, dont notamment la publication d'un livre sur «les 20 dernières années de sa vie», un livre qui fera revivre les meilleurs moments de sa vie, pas que, mais aussi, il évoquera les pièges tendus pour lui éviter d'aller plus loin dans le monde du football. Un livre dans lequel il promet «la vérité». «Toute la vérité, sauf la vérité rien que la vérité». En attendant, «Michel Platini se languit du prochain Mondial, en 2022, qu'il a contribué à attribuer au Qatar», assure-t-il. Il raconte aussi en détail le déjeuner de novembre 2010 où Nicolas Sarkozy l'a convié en même temps que le Prince héritier du Qatar, qui a donné lieu à de nombreuses supputations. Il reconnaît avoir été surpris de la présence du Qatari mais nie toute pression et ne regrette pas d'avoir voté pour le Mondial-2022 au Qatar : «Ce sera Disneyland». Et maintenant que fera Platini ? Pour lui, il ne sera plus jamais tenté par une élection de la FIFA, de la Juventus, de l'UEFA ou autres. «J'ai devant moi, à présent, non seulement des portes mais des portails ouverts, et je ne vais pas interdire, vous savez, c'est un éternel recommencement de la vie». Blatter, ami ou ennemi, et Infantino ? «Avec Blatter, c'était très bien jusqu'au jour ou il insista pour rester président, et là, il m'a vu comme son pire ennemi, et il a commencé à me faire du mal, je pense qu'il a mal géré sa sortie. D'ailleurs, il va le regretter aujourd'hui, mais je pense qu'il a été un bon président de la FIFA, il a loupé une seule chose, c'est de rêver de l'argent» ... Pas de réconciliation avec Infantino Pensez vous à une réconciliation avec le président de la FIFA ? «Non, jamais. Dés qu'il me prend pour son ennemi, là c'est compliqué. Je ne me suis jamais senti suspendu», a-t-il encore assuré. «Comment une boite privée peut suspendre quelqu'un du football ? Il n'a peut-être pas très envie que je revienne».