Fin de cauchemar pour les familles de Abdelouahab Fersaoui et Brahim Douadji qui ont quitté, dans la matinée d'hier, la prison d'El-Harrach où ils étaient détenus pour leur implication dans le mouvement populaire. Ils ont été accueillis par quelques dizaines de personnes, dont leurs familles, amis et militants, venus célébrer leur libération dans ce contexte de confinement causé par le coronavirus. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Certains ont pointé devant le portail de la prison dès les premières heures de la matinée pour attendre leur sortie. Les deux activistes ont été libérés après leur procès en appel, par visioconférence, qui a tenu en haleine les avocats, les détenus et leurs familles, ainsi que tous ceux qui guettaient la moindre information jusqu'à presque minuit d'avant-hier, lorsque le verdict était enfin tombé. Abdelouahab Fersaoui, qui avait été condamné par le tribunal de Sidi-M'hamed le 6 avril dernier à une peine de 1 an de prison ferme et 20 000 DA d'amende, a vu sa peine réduite à un an de prison dont six mois fermes. Une peine déjà purgée. Arrêté le 10 octobre 2019 à Alger, le président de RAJ était poursuivi pour incitation à la violence et atteinte à l'unité nationale, des accusations qu'il a rejetées lui et son association. Quant à Brahim Douadji, en détention à la prison d'El-Harrach depuis le 19 mars 2020 et condamné le 9 avril dernier à une peine de 6 mois de prison ferme et 50 000 DA d'amende pour « diffamation par le biais de publication électronique à l'encontre de l 'armée et corps constitué », sa peine a été ramenée à six mois de prison avec sursis. À sa sortie de prison vers 11h30, Abdelouahab Fersaoui a été accueilli par des dizaines de citoyens, à leur tête sa femme, avec les slogans du mouvement populaire et celui dédié aux détenus. Le destin a voulu que Fersaoui quitte la prison le jour de l'anniversaire de sa fille Mira qui a soufflé hier sa première bougie. « Je suis très heureux de retrouver ma liberté et de revenir à mes parents, ma famille et mes amis. Je suis militant et membre du Hirak comme vous. Ma liberté n'est pas totale tant que les autres détenus au niveau national ne sont pas libérés », a lancé le président de RAJ. K. A.