Le président du Rassemblement action jeunesse (RAJ) a appelé, à sa sortie de prison, à maintenir la mobilisation pour obtenir la libération de tous les détenus d'opinion. Accueillis par une poignée d'activistes du mouvement populaire et des membres de leurs familles, du fait de la situation sanitaire, Abdelouahab Fersaoui, président du RAJ et l'activiste Brahim Daouadji ont quitté, hier, dans la matinée le pénitencier d'El-Harrach, où ils étaient incarcérés depuis plusieurs mois. Lors du procès en appel, qui s'est terminé tard la veille, le juge de la Cour d'Alger a décidé, finalement, d'annuler les verdicts prononcés en première instance au mois d'avril dernier contre les deux détenus, à savoir un an de prison ferme contre Fersaoui et 6 mois de prison ferme contre Daouadji. À sa sortie de prison, Abdelouahab Fersaoui, qui a purgé sa peine puisque condamné à une année de prison dont 6 mois avec sursis, s'est dit "très heureux de retrouver la liberté". Néanmoins, il a ajouté qu'il ne peut se réjouir de sa libération "tant que des citoyens sont détenus illégalement". Il a plaidé, dans ce sens, pour la libération de tous les détenus d'opinion, tout en appelant à maintenir la mobilisation à cet effet. "La mobilisation pour la libération des détenus ne doit en aucun cas dévier le hirak de sa trajectoire et lui faire oublier les objectifs principaux, dont le départ du système et la mise sur pied d'un véritable Etat de droit et des libertés", a-t-il souligné, sous les applaudissements de ceux qui l'ont accueilli à sa sortie de prison. Même réaction de la part de l'activiste Brahim Daouadji qui a été condamné la veille par la Cour d'Alger à 6 mois avec sursis et 50 000 DA d'amende, qui a estimé que sa joie était "incomplète", tant que "d'autres détenus d'opinion n'ont pas encore quitté la prison". "La mobilisation pour leur libération est un devoir de tout un chacun", a-t-il ajouté. Devant plusieurs personnes, dont des membres de sa famille, qui l'ont accueilli à sa sortie de prison, Brahim Daouadji a plaidé pour "la liberté à tous", estimant que l'indépendance de la justice est un objectif que le mouvement populaire doit atteindre pour mettre fin à ces incarcérations et emprisonnements illégaux. "Les revendications du mouvement populaire n'ont pas encore abouti", a-t-il souligné, considérant qu'il est impensable que "l'on se trouve dans les mêmes geôles que ceux contre lesquels nous nous sommes soulevés", dans une allusion aux anciens ministres et hommes d'affaires qui ont servi le Président déchu. Il faut rappeler que le président du RAJ, Abdelouahab Fersaoui, avait été arrêté le 10 octobre 2019 alors qu'il participait à un sit-in de soutien aux détenus. Il sera condamné le 6 avril à un an de prison ferme par le tribunal de Sidi M'hamed d'Alger. Lors du procès en première instance tenu le 23 mars 2020, le procureur du tribunal de Sidi M'hamed a requis deux ans de prison ferme et une amende de 100 000 dinars contre le détenu Abdelouahab Fersaoui. Il a été accusé d'"incitation à la violence" et d'"atteinte à l'unité nationale". Brahim Daouadji a été, quant à lui, placé sous mandat de dépôt le 19 mars dernier après avoir été arrêté le 16 mars par les services de sécurité à Mostaganem. Son procès s'était tenu le 2 avril au tribunal de Sidi M'hamed d'Alger. Le verdict du tribunal a été rendu le 9 avril avec une condamnation à 6 mois de prison ferme et 50 000 DA d'amende. Il était accusé d'incitation à attroupement non armé, outrage à corps constitué, distribution et publications sur Facebook pouvant porter atteinte à l'unité nationale. Mohamed MOULOUDJ