Fin de calvaire pour quatre autres détenus incarcérés pour avoir arboré le drapeau amazigh lors des marches populaires de vendredi à Alger. Après avoir purgé leur peine infligée par le tribunal de Sidi-M'hamed, les quatre détenus ont retrouvé, hier, la liberté, leurs amis, leurs familles et, de nouveau, le mouvement populaire. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Une joie indescriptible a régné, hier matin, devant la prison d'El-Harrach d'où sont sortis les quatre détenus incarcérés «injustement», selon leurs avocats et les militants, pour avoir porté le drapeau amazigh. Ils étaient accueillis comme des héros à leur sortie par des dizaines de militants, des amis et des membres de leurs familles qui les attendaient dès les premières heures de la matinée. Il s'agit de Samira Messouci (élue du RCD à l'APW de Tizi-Ouzou), Amokrane Challal, El-Hadi Kichou et Mustapha Aouissi, reçu par des youyous et aux cris de «Vive l'Algérie». A sa sortie, l'élue du RCD a remercié tous ceux qui se sont solidarisés avec les détenus, affirmant qu'elle poursuivra sa mobilisation dans le cadre du mouvement populaire jusqu'au départ du système. «Le combat continue», a-t-elle lancé fièrement, entourée par des dizaines de citoyens. Dans la ville de Tizi-Ouzou, les détenus ont été accueillis par des centaines de citoyens avec le slogan «Algérie libre et démocratique». «Après 6 mois de détention arbitraire et abusive, les détenus Samira Messouci, El-Hadi Kichou, Mustapha Aouissi et Amokrane Chaalal sortent de prison. Accueillis en héros qu'ils sont !» s'est félicité le Comité national pour la libération des détenus. Dans l'après-midi, un autre groupe de quatre manifestants a quitté la même prison d'El-Harrach. Il s'agit de Yebou Ali, Raouf Raïs, Ghanem Feicel et Messaoudi Khellaf qui ont été condamnés, hier, à deux mois de prison avec sursis par le tribunal de Sidi-M'hamed. Quatre autres manifestants qui étaient sous contrôle judiciaire dont le procès s'est déroulé, hier, ont été condamnés à la même peine. Il s'agit de Hethout Ahmed Ramzi, Messaoudi Saïd, Rezoug Fateh et Ammari Adel. Iheddaden Madjid, qui était sous contrôle judiciaire, a été relaxé par le même tribunal. Tous ces détenus ont été poursuivis pour atteinte à l'unité nationale. Toujours pour la journée d'hier, les détenus Nabil Alloune et Omar Bouchenane ont été auditionnés dans le fond au tribunal de Sidi-M'hamed. Le président de l'association RAJ, Abdelouahab Fersaoui et son secrétaire général, Fouad Ouicher, seront auditionnés aujourd'hui par le même tribunal, a annoncé le CNLD. Deux militants de la même association, à savoir Boutata Karim et Ahcene Kadi, ont été auditionnés dans le fond par le tribunal de Sidi-M'hamed avant-hier. K. A.