Présent ce jeudi à Bouira dans le cadre d'une visite de travail qui l'a conduit dans plusieurs localités de la wilaya, le ministre des Ressources en eau, M. Arezki Berraki, s'est voulu rassurant quant à la prise en charge de tous les projets d'urgence relevant de son secteur et pouvant soulager les populations surtout en termes d'alimentation en eau potable d'une manière régulière. Cela outre les projets relevant du secteur de l'agriculture et nécessitant des apports en eau depuis les barrages existants au niveau de la wilaya. Dès le début, lors de l'exposé sur les indicateurs du secteur des ressources en eau de la wilaya de Bouira, M. Arezki Berraki a donné le ton en relevant certaines insuffisances notamment le fait que dans une wilaya comme Bouira qui possède trois ouvrages hydrauliques avec un volume global de plus de 800 millions m3, 19 communes sur les 45 et représentant plus de 300 000 habitants, soit plus d'un tiers de la population de la wilaya, sont très mal alimentées en eau potable, avec une alimentation entre 1 sur 2 et 1 sur 5 jours. Une réalité amère et qui contraste avec les moyens mobilisés et les ressources existantes dans cette wilaya. Qu'importe, le ministre a tenu à rassurer les populations qui souffrent des perturbations en alimentation en eau potable en donnant des directives pour engager tous les projets d'urgence juste après les fêtes de l'Aïd. Cela outre les projets financés par la wilaya dans le cadre de la prise en charge des zones d'ombre. Par ailleurs, lors de cette visite, le ministre a eu droit également à un exposé exhaustif concernant les périmètres irrigués au niveau de la wilaya. Et là, et tout en insistant sur la meilleure utilisation de ces terres agricoles irriguées depuis les deux barrages de Tilesdit pour le plateau d'El Esnam et la vallée de l'oued Sahel, avec une superficie de plus de 5 500 hectares, et le plateau des Aribs qui est irrigué depuis le barrage de l'oued Lekehal à Aïn Bessem et dont la superficie est de plus 3 000 hectares, le ministre a accédé aux vœux des agriculteurs qui étaient des centaines à l'avoir sollicité à travers des correspondances pour l'extension de ces périmètres d'irrigation. Le ministre, qui a pris acte du projet d'interconnexion des barrages de Tilesdit et celui de Tychy Haff à Béjaïa, a donné des instructions pour engager des études afin de toucher le maximum de terres agricoles pouvant être irriguées et rentabilisées. Dans le même ordre d'idées, M. Berraki, qui a visité la nouvelle station de traitement des eaux du barrage de Tilesdit qui est venue en appui à celle déjà existante, a rappelé avoir donné des instructions pour que les stations d'épuration des eaux usées des grandes villes tant à Bouira qu'ailleurs, soient réorientées directement vers l'irrigation. Enfin, et à une question sur les eaux souterraines et notamment l'albien, le ministre a assuré que s'agissant des eaux souterraines du pays existantes dans le nord, des études seront engagées pour revoir la modèle de gestion qui n'a pas été revu depuis 20 ans, et mettre un dispositif de protection des nappes phréatiques. Concernant la nappe albienne, le ministre des Ressources en eau a rappelé que l'Algérie possède l'une des réserves les plus importantes à l'échelle mondiale avec un volume qui dépasse les 50 000 milliards de m3 représentant quelque 70% du volume de cette nappe que l'Algérie partage avec la Tunisie, 10% et la Libye, 20%. «Ces eaux ne sont pas renouvelables et l'Algérie les gère selon un modèle mathématique qui lui permet d'exploiter entre 6 et 10 milliards m3 par an spécialement. dédiées à l'agriculture saharienne», dira-t-il en expliquant que «cela entre dans le cadre d'une politique qui va dans l'esprit d'une indépendance alimentaire et de substitution à la politique rentière du pétrole, mais également une politique de préservation de cette nappe pour les générations futures». Y. Y.