En visite de travail, avant-hier, dans la wilaya de Bouia, le ministre des Ressources en eau, Arezki Berraki, s'est montré insatisfait quant à la gestion de l'AEP. Lors d'un point de presse tenu en marge de sa visite de travail, M. Berraki a affirmé qu'une population de plus de 100 000 habitants souffre de pénurie d'eau potable. "Plus de 19 communes de la wilaya de Bouira souffrent de pénurie d'eau potable, malgré les potentialités existantes. La wilaya dispose de trois barrages hydrauliques, dont l'un est le deuxième dans le pays, mais malheureusement plus de 100 000 habitants ne bénéficient pas suffisamment de cette ressource", a-t-il souligné. M. Berraki affirme, également, que cette situation est due principalement au fait que tous les projets qui ont été réalisés ont atteint leurs propres limites et qu'ils ne servent plus les besoins des populations. Le membre du gouvernement a affirmé qu'une décision a été prise avec les autorités de la wilaya pour revoir la planification du lancement des projets dans le secteur de l'hydraulique. Ainsi, il a été question de la prise en charge des opérations urgentes, et elles seront financées par le Fonds national de l'eau et ce, dans le but d'améliorer la situation des populations en matière d'accès à l'eau potable en permanence. Les autorités locales de Bouira ont jusqu'à la fin de l'année en cours pour remédier à cette situation. Une autre mesure d'urgence a été prise par le ministre pour répondre à la forte demande des populations en eau potable. Il s'agit de l'installation d'une station mobile de traitement des eaux d'une capacité de production de 25 000 m3/jour au barrage Tilesdit pour renforcer l'actuelle station qui produit 64 000 m3/jour, mais qui ne satisfait pas la demande. À souligner un projet de réalisation d'une deuxième station au barrage Tilesdit d'une capacité de près de 100 000 m3/jour. Le projet, qui est actuellement gelé, a été lancé en juillet 2019 pour un délai de 22 mois. Pour ce qui est de l'extension des périmètres d'irrigation à Bouira, le ministre a déclaré que des études seront incessamment lancées pour pouvoir déterminer les superficies à exploiter. "Bouira est une wilaya agricole par excellence. Elle a des potentialités importantes. Il y a une demande d'extension du périmètre d'irrigation formulé par les agriculteurs de la région. C'est pourquoi nous avons donné des instructions pour le lancement des études pour voir toutes les superficies dont l'intégration dans le périmètre est possible. L'agriculture est une richesse", dit-il. Quant à la gestion de ces périmètres, les offices de wilaya sont écartés car dépourvus des moyens financiers. M. Berraki affirme que l'Office national de l'irrigation et du drainage (Onid), doté de grands moyens et d'expertise, sera chargé de les gérer au niveau de cinq wilayas, notamment Bouira, Saïda, Béjaïa, M'sila et Béchar. L'installation de l'Office dans ces wilayas aura lieu le mois prochain, selon le premier responsable du secteur. M. Berraki appelle les citoyens à rationaliser leur consommation d'eau dont un taux de 50% de la production nationale se perd soit dans les fuites de réseau, soit par branchement illicite, à en croire le même responsable.