La direction intérimaire du Front de libération nationale (FLN) a, comme prévu, obtenu des services de la Wilaya d'Alger l'autorisation de tenir une session de son comité central. M. Kebci -Alger (Le Soir) - Le conclave aura lieu le 30 mai, soit la date à laquelle prendra fin la mandature de cinq ans de cette instance élue lors du dernier congrès du parti tenu en mai 2015. Une manière de ne pas engager le vieux Front du pouvoir sans un «vide», nous confiait, il y a quelques jours, le secrétaire général par intérim qui dit tenir, plus que toute autre chose, à la «légalité». D'où, poursuivait-il, l'idée d'organiser cette session du comité central pour, selon lui, élire une nouvelle direction et mettre de l'ordre dans la maison du FLN dans la perspective des prochaines échéances politiques». Une démarche, tenait-il à préciser, «légale» puisque les statuts du parti stipulent clairement la possibilité de reporter le congrès de six mois. Ce qui sera, d'ailleurs, fait lors de cette session du comité central qui aura pour cadre le Centre international des conférences (CIC) d'Alger puisque seuls deux points à l'ordre du jour sont retenus, à savoir report du congrès avec désignation de la commission nationale en charge de la préparation du prochain congrès ordinaire du parti, le onzième de rang, et élection d'un nouveau secrétaire général qui aura à assurer la gestion du parti d'ici là. Et dans cette perspective, les préparatifs vont bon train pour la réussite de ce conclave d'une journée. Avec, notamment, l'intérêt porté sur les profils des potentiels candidats à la succession de Mohamed Djemaï, le tout dernier secrétaire général du parti, avant d'être contraint au retrait, lui qui a été mis sous mandat de dépôt le 21 septembre dernier, poursuivi avec son épouse pour destruction de documents judiciaires et menace par téléphone. Ainsi, trois noms de cadres du vieux Front du pouvoir circulent d'ores et déjà parmi les collectifs des militants, dans une opération qui sentirait le sondage ou, comme c'est coutumier chez le FLN, une simple «diversion» dans l'attente que le «véritable» candidat qui aura l'assentiment du «haut lieu» ne se manifeste et que tous les autres postulants se retirent ou acceptent de se plier au verdict des urnes, scellé d'avance. Il s'agit, nous confiait, vendredi, une source très proche du bureau politique, de Djamal Benhamouda, ex-député de Bordj-Bou-Arréridj, de Badji Abouel Fadhl, ex-membre du bureau politique et de Mustapha Kehiliche, ex-député et actuel membre du bureau politique. Notre source, qui exprime le souhait, par ailleurs, largement partagé, selon lui, par la base militante, de voir, enfin, émerger un jeune cadre à même de donner véritablement un nouveau souffle au vieux Front qui n'a jamais passé une période aussi trouble que durant ces derniers mois où il a été l'une des cibles privilégiées du mouvement populaire du 22 février 2019 qui ne cesse de réclamer son retrait de la scène politique nationale de même que ses partenaires de l'ex-allégeance, n'exclut pas une probable candidature du secrétaire général par intérim. Sauf que, précise encore notre source, Ali Seddiki est loin d'ignorer son handicap de taille, soit sa «monumentale bévue» lors de l'élection présidentielle de décembre dernier quand il s'est permis de tordre la cou à une «règle non écrite» du sérail en optant pour le candidat qui n'avait pas l'assentiment de ce dernier. D'où, d'ailleurs, son «hésitation» à se prononcer, attendant que les «choses s'éclaircissent», explique encore notre source qui tient à préciser, à propos de l'option Abdelkrim Abada que nous avions évoquée il y a quelques jours, que celle-ci était «impossible» du fait que le concerné «n'est pas membre du comité central», n'écartant pas que l'option soit retenue lors du prochain congrès ordinaire du parti. M. K.