L'affaire de l'enregistrement sonore qui énonçait une tentative de manipulation de certaines rencontres du championnat de Ligue 1 a fini par atterrir devant un tribunal. Hier, plusieurs dirigeants de clubs de ligue professionnelle, dont Fahd Halfaïa (DG SSPA Black Eagles/ESS), Chedad El-Hadi Bensid (président de l'ASAM) et Abdallah Farès Benaïssa (président de l'US Biskra), Nassim Saâdaoui (manager de joueurs) et d'autres personnes mises en cause durant les interrogatoires de la Brigade économique de la police nationale, ont été entendus par le procureur général près le tribunal de Sidi-M'hamed (Alger). Deux autres personnes, dirigeants de clubs de leur état, en l'occurrence Anis Benhammadi (président du CA Bordj-Bou-Arréridj) et Kaddour Benayad (DG de la SSPA/USMBA) ne se sont pas présentées. Le premier a délégué le DG de la SSPA, Nadir Bouzenad, et son avocat lequel a justifié l'absence par un certificat médical alors que le second s'est fait représenter par son avocat. Les auditions entamées vers 9h du matin ont permis au représentant du parquet de confronter les prévenus avec leurs dépositions et leur a annoncé les charges qui pourraient peser sur eux en cas de confirmation des accusations portées par les différents antagonistes. Les deux principaux personnages dans cette affaire, Halfaïa et Saâdaoui, étaient les derniers à être entendus du fait qu'ils soient les auteurs de la conversation objet de la plainte du MJS. Dans une déclaration à chaud, le manager Nassim Saâdaoui a confié qu'il a déclaré au PG qu'il ne savait pas que les enregistrements étaient interdits par la loi. « J'ai expliqué que j'avais procédé de la sorte pour me couvrir et prouver que je n'avais rien à voir avec l'arrangement des matchs. Donc, j'ai naturellement clamé mon innocence », dira-t-il à sa sortie du tribunal. Après la fin des auditions, aux environs de 14h45, le PG a décidé de transférer le dossier au juge d'instruction de la première chambre du tribunal de Sidi-M'hamed. Il est à rappeler que c'est le MJS qui a décidé de la saisine de la justice afin d'élucider cette nouvelle affaire de corruption dans le monde du football algérien. Le ministère de la Jeunesse et des Sports s'est porté partie civile, tout comme l'ont fait les clubs du CRB et du NAHD. M. B.