Le porte-parole de la présidence a confirmé le départ du consul du Maroc à Oran, à la demande d'Alger, estimant que ce dernier avait « dépassé les limites ». Autre information fournie par Mohamed Saïd : le diplomate en question faisait partie des services de renseignement marocains. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Par la voix de son porte-parole, la présidence de la République a confirmé hier le départ du consul marocain à Oran suite à la demande d'Alger. Mohamed Saïd estime que le diplomate avait « dépassé les limites », expliquant que « nous avons demandé son départ. Son comportement était prévisible. Nous avons découvert que c'était un agent des services de renseignement marocains qui avait été désigné consul à Oran ». Pour le porte-parole de la présidence, « la page est tournée ». Pour rappel, le diplomate marocain n'avait pas hésité à qualifier l'Algérie de pays ennemi. Evoquant les relations algéro-françaises, le porte-parole de la présidence assure que le texte de loi sur la mémoire n'est pas lié à une conjoncture, encore moins en réaction à la récente crise entre Alger et Paris suite à la diffusion d'un documentaire sur les chaînes publiques françaises. L'appel émanant du Président français a, selon Mohamed Saïd, permis aux deux Présidents de clarifier leurs positions. Il ajoute que le Président Macron est animé par une bonne volonté et de « bonnes intentions », souvent torpillées par des lobbys qui, dit-il, « s'agitent » à chaque fois que des pas constructifs sont faits. Cela n'empêche pas, dit-il, les relations au niveau des deux Présidents d'être « bonnes ». Au sujet de la Libye, le porte-parole de la présidence a salué toute initiative visant à apporter la paix quel qu'en soit l'initiateur. L'Algérie, rappelle-t-il, n'est qu'un intermédiaire qui se place à équidistance entre toutes les parties qui restent attachées à l'initiative d'Alger. Revenant aux questions d'ordre national au cours de la conférence de presse périodique qu'il animait hier, le porte-parole de la présidence a tenu à recadrer le débat autour de la Constitution. En réaction aux récentes déclarations du président du comité d'experts chargé de la révision de la Constitution, Mohamed Saïd affirme que la question de l'identité n'est nullement proposée au débat. Il s'agit, selon le porte-parole de la présidence, d'une question déjà « tranchée ». Idem pour la question de la religion qui, dit-il, est instrumentalisée par les « spécialistes » de la diversion qui s'évertuent à dévier le débat. Seconde mise au point faite hier à l'occasion du point de presse : le président de la République n'a pas l'intention de créer de parti politique. Abdelmadjid Tebboune, dit-il, avait déjà dit que cela ne faisait nullement partie de ses projets, ni pour solliciter un quelconque soutien ni encore moins pour faire la promotion de son programme d'action. Tout ce qui se dit à ce sujet, affirme-t-il, est « sans fondement », appelant à cesser d'impliquer ainsi l'institution présidentielle dans ce débat. Interrogé au sujet des informations fournies par Djilali Soufiane après sa rencontre avec Abdelmadjid Tebboune, le porte-parole de la présidence assure que les propos du président de Jil Jadid sont conformes aux échanges entre les deux hommes, confirmant que le président de la République s'était, en effet, engagé à travailler à la libération de Karim Tabbou et de Samir Belarbi tout en « respectant le principe de l'indépendance de la justice ». N. I.