À Mostaganem, comme sur toutes les côtes algériennes, les marins pêcheurs subissent de plein fouet l'augmentation du prix des carburants. Faisant un état des lieux au niveau du port de pêche et de plaisance de la Salamandre, les patrons de pêche affirment dans un mouvement de protestation que «le carburant représente 80% des charges d'un bateau, le gouvernement devrait au contraire subventionner le prix du gasoil». Le mot d'ordre est lancé par tous les pêcheurs, qui se sont donné rendez-vous le 21 juin prochain pour organiser un débrayage avec tous les pêcheurs des ports du pays, si d'ici là des mesures ne sont pas prises pour compenser la hausse du prix du gas-oil. Dans ce sens, ce sont les mandataires et autres intermédiaires qui ont annoncé de facto en premier la couleur en augmentant les prix du poisson. À la poissonnerie de la ville, qui est bien fournie en presque toutes sortes de poissons, les prix se sont envolés dès le début de l'augmentation des prix des carburants. Jugez-en, la crevette royale à 4 500 DA le kilo, le pageot royal à 1 400 DA, la dorade à 1 800 DA, le merlan à 1 800 DA, le rouget de roche à 2 200 DA, le petit rouget à 1 200 DA et la liste est encore longue, sans omettre notamment la sardine, qui était, il n'y a pas si longtemps, l'un des poissons les plus abordables, à la portée de toutes les couches sociales, est devenue par la force des choses, un produit inaccessible pour les démunis. Il est cédé à 600 DA le kilo voire plus. Cette hausse a des explications, selon le directeur de la pêche et des ressources halieutiques, qui indique «à l'effet de remédier à cette situation, des mesures sont prises pour préserver les ressources halieutiques nationales parmi lesquelles il cite la période de repos biologique qui cette année a débuté le 1er juin et va s'étaler jusqu'au 30 septembre prochain, la délimitation des zones de pêche, ainsi que le respect des tailles marchandes des poissons mis en vente. Cette mesure permet chaque année, en pareille période, aux poissons et à toute la ressource halieutique de se reproduire, eu égard aux conditions naturelles favorables à cette période. A. Bensadok