Les dernières perturbations climatiques ont influé directement sur le rendement des pêcheurs qui évitent d'aller souvent en mer à cause du vent et de la pluie. Le manque de ce produit sur le marché a comme d'habitude provoqué la hausse des prix. La sardine est proposée à 400 DA le kilo. Les prix du poisson flambent. C'est le cas au marché Ali Mellah de la place du 1er Mai, dans la commune de Sidi M'hamed. Ici, la sardine est proposée à 400 DA le kilo, la sépia à 600 DA, le rouget à 1100 DA, le merlan et le calamar à 1200 DA et la crevette (blanche et royale) entre 1200 et 1500 DA. Le sawrir, qui était auparavant proposée à 50 DA le kilo, coûte aujourd'hui 250 DA. Ce niveau des prix est le même que celui de la Pêcherie du port d'Alger. D'après Kader, un revendeur de poisson à la Pêcherie, «les prix sont fixés par les grossistes, ils nous vendent la sardine entre 4000 et 6000 DA la caisse. Nous revendons jusqu'à dix caisses par jour». Des pêcheurs expliquent cette augmentation des prix par «le mauvais temps» qui fait que la plupart des pêcheurs n'ont pas pu sortir en mer. «Les chalutiers rentrent souvent vides», assurent-ils. Les prix resteront élevés. Les pêcheurs prévoient leur stabilisation une fois le climat stabilisé. Le manque de poisson pousse ainsi les professionnels à augmenter les prix de gros. «Le prix est déterminé par la quantité disponible du produit. S'il y a une grande quantité, le prix baisse, et inversement. Dans le cas des livraisons à domicile, le prix sera un peu plus élevé», indique un vendeur. Les prix changent au cours de la journée. La matinée, ils montent et le soir, la marchandise est cédée à moitié prix. Les grossistes de la Pêcherie avancent que la plupart des consommateurs préfèrent manger de la crevette, de la sardine et du rouget. Ahmed travailleur dans une entreprise de boissons nous dit : «D'habitude chaque semaine, nous mangeons du poisson. Mais à cause de la hausse des prix, nous nous rabattons sur le poulet.» Le manque de poisson dans les marchés et l'augmentation de son prix ont poussé les consommateurs à acheter du congelé au lieu du produit frais. C'est le cas de Fella, mère de famille, qui n'achète que du congelé. Elle dit : «Il n'y a pas une grande différence entre le prix du poisson congelé et celui du frais. Hier, j'ai acheté du merlan et de la crevette congelés. Je ne donne à mes enfants que du poisson congelé». Pourquoi ? A Aïn Naâdja, dans la commune de Gué de Constantine, où elle habite, le quartier ne dispose pas encore de poissonnerie. De ce fait, les consommateurs s'en procurent dans le supermarché Galaxie. Le merlan et le rouget congelés sont proposés à 350 DA le kilo et la crevette à 800 DA. Dans les marchés, il est fréquent de rencontrer des étrangers, des Chinois et autres, à la recherche du poisson congelé. Selon un poissonnier, «il y a des étrangers qui viennent souvent pour acheter du congelé. La plupart sont des Chinois, des Français et des Espagnols. En Algérie, il y a du poisson qu'on ne trouve pas en frais, mais qui est disponible en congelé».