La semaine a été pénible. A la faveur du déconfinement partiel décidé dans certaines wilayas du pays et les mesures-barrières qui l'ont accompagné, on pensait que le masque obligatoire dans les lieux publics était une évidence. Est-ce que le véhicule individuel est un « lieu public » ? Dans l'absolu, non, mais une mesure de plus même si la formulation manque de clarté est toujours la bienvenue. Dans le cas précis, les services de sécurité ont veillé donc à ce que les automobilistes respectent la mesure et ces derniers y ont consenti sans rechigner après les rappels à l'ordre. Mais voilà que ça cafouille encore, avec cette note du gouvernement qui « rappelle » que les conducteurs et les passagers ne sont pas tenus de porter la bavette. En dehors de ceux qui sont seuls dans leur véhicule, le danger est pourtant évident. On ne comprend pas tout dans cette histoire, vraiment. La semaine a été pénible. Un avis d'appel d'offres a été lancé pour la rénovation de la Résidence d'Etat Sahel. Il fallait dire simplement « Club-des-Pins » pour que les choses soient claires parce que c'est avec cette appellation que l'endroit est devenu le symbole de deux Algérie et l'un des traumatismes les plus emblématiques des Algériens. Qu'on le rénove, c'est bien. Mais les Algériens veulent surtout savoir ce qu'on va en faire. Est-ce qu'on va enfin restituer ce pan du pays à sa vocation qui en a grandement besoin et aux Algériens qui y verront un signe que quelque chose a vraiment changé ? La semaine a été pénible. Le procès de l'affaire Sovac a encore révélé l'ampleur des dégâts causés au pays et l'immensité des richesses accumulées par les clients du système dans l'illégalité, le passe-droit et l'avidité sans limites. Rien qu'en parcourant la liste des biens saisis aux frères Eulmi, on en prend la mesure. Plus grave encore, il ne s'agit là que de ce qui a été saisi par la justice sur ce qui a été jusque-là découvert. Il ne s'agit que de biens immobiliers, le plus gros est certainement à venir : l'essentiel, c'est-à-dire l'argent. Où est l'argent ? La semaine a été pénible. Les plus lucides, sans doute aussi les plus sincères et les plus déterminés parmi les militants du soulèvement populaire ont appelé à renoncer à la reprise des manifestations pour les raisons -évidentes - de sécurité sanitaire. Ce n'est pas le cas de ceux qui tirent les ficelles, convaincus qu'ils ont définitivement la main sur la contestation, ont appelé à marcher hier, vendredi. Il faut quand même les nommer : ce sont les islamistes qui pensaient faire d'une pierre deux coups à l'occasion : la reprise dans des conditions aventurières comme ils les aiment et la démonstration que seule compte leur parole dans le rapport de force. Un bide intégral qui ne va pas les désespérer pour autant, ils reviendront à la charge. S. L.