Avec l'entame de la deuxième phase de sortie progressive du confinement décidée par le gouvernement le 13 juin dernier, l'assouplissement du confinement a permis à certaines activités de reprendre leur travail mais avec le respect des mesures barrières, à commencer par le port du masque obligatoire et la distanciation physique. Si certains commerces respectent les règles édictées dans la décision gouvernementale, il n'en est rien du côté d'autres. Mais c'est chez les citoyens que la situation est plus inquiétante. L'assouplissement du confinement est considéré comme l'empressement au retour aux habitudes du passé. Abdelhalim Benyellès – Alger (Le Soir) - C'est du moins ce qui apparaissait , hier mardi, dans les rues d'Alger où tout donne à croire que les comportements des citoyens favorisent la prolifération du virus. Ce relâchement qui témoigne de l'insouciance face aux avertissements des autorités sanitaire est observé d'abord au niveau des marchés couverts. À Belouizdad, comme au niveau du marché Clauzel d'Alger-Centre, les clients sont presque collés les uns aux autres, et dont la majorité ne porte pas de bavette. Idem pour les commerçants, où chez une partie d'entre eux, le port est facultatif ou de simple forme, puisqu'il ne couvre que le menton. Ceci est justifié par certains d'entre eux, par la chaleur qui sévit ces derniers jours dans la capitale. Du côté de la clientèle, c'est le même son de cloche. Mis à part une minorité, des personnes du troisième âge qui se soumettent aux strictes mesures préventives, tout le reste, et ils sont fort nombreux, fait fi de toutes les précautions. Karim, la trentaine, n'y croit singulièrement plus, jusqu'à l'existence même du virus. Parmi cette tranche d'âge, rencontrés dans les quartiers les plus peuplés, à l'instar de la rue Hassiba, les jeunes sont accoudés aux véhicules garés ou adossés aux murs, une tasse de café à la main. Samir, 26 ans, dit se protéger tout en étant en retrait de la foule. Tout comme d'ailleurs son compagnon presque du même âge, qui considère que le coronavirus tend à disparaître et que le relâchement de la population s'explique par cette conviction. Mais il faut bien signaler que les magasins de vêtements, récemment rouverts au niveau de la rue Hassiba, ne grouillent plus de monde comme à leur accoutumée. Ce qui est à remarquer là, c'est l'affichage à l'entrée des indications portant sur le port du masque et sur la limitation de l'accès à deux ou à trois personnes. Certains commerçants, questionnés sur l'application des mesures préventives, se disent y être favorables, et que « pourvu qu'ils demeurent ouverts », expliquent-ils. « Le chiffre d'affaires a beaucoup chuté en raison de la phase de confinement », font-ils signaler. Mais, bizarrement, beaucoup d'entre ces commerçants ne respectent pas l'obligation du port du masque, déjà. Là aussi, c'est l'argument de la chaleur qui est avancé. Cependant, parmi tous les commerçants qui ont rouvert dans le cadre des dernières mesures, l'on distingue incontestablement les supérettes, où on se conforme au strict respect de la loi. En sus de la limitation de l'accès, des pancartes sont visiblement affichées à l'entrée, et les commerçants se conforment au port obligatoire du masque et dans les règles. Ceci est perçu au niveau de toutes les supérettes visitées au niveau de la capitale. Néanmoins, ce qui est à déplorer, particulièrement hier à Alger, c'est l'attitude irresponsable de certains citoyens au niveau des recettes, pour une journée qui coïncide avec le virement des pensions de retraite. Devant tous les bureaux de poste, même si la distanciation physique est respectée à l'intérieur, dehors, aucune mesure n'est prise au sérieux. Des grappes humaines sont observées de loin. Un spectacle qui s'apparente aux jours habituels en pareille période du mois. C'est comme si la situation de crise sanitaire de coronavirus était derrière nous, semblent se dire certains. Les quelques retraités au milieu de la foule, dont la majorité est sans masque, ne se prêtent même pas à nos questions, tant ils sont préoccupés par l'état d'avancement de la chaîne, car préoccupés d'arriver au plus vite aux guichets. Quant aux automobilistes, ils ne sont pas en reste, car rares sont ceux qui se conforment aux mesures sanitaires du port obligatoire du masque. Mais au niveau de certains points des rues de la capitale, ceux-ci sont sitôt verbalisés. C'est le cas à proximité de l'hôpital Mustapha-Pacha, où des policiers pointés repèrent par surprise tous les contrevenants. Beaucoup de véhicules interpellés sont vus garés, et les propriétaires, affichant une inquiétude avérée, tendent les papiers du véhicule à l'agent de la Sûreté nationale. A. B.