Par Hakim Saheb* Je vous laisse le monopole du proc�s d�intention puisque l� est votre d�sir. D�s que l�on n�adopte pas votre opinion, vous criez � l�invective et � l�insulte, ce dont vous ne vous privez pas pour solder vos comptes. D�abord � l�endroit de Sa�d Sadi, saisissant inopportun�ment la publication de son livre Amirouche : une vie, deux morts, un testament pour lui intenter un proc�s pour ne pas avoir soutenu la r�gression f�conde et l�une de ses applications : la d�rive de Rome. Tout ce qui ne fait pas partie de la liste des courtisans charg�s de c�l�brer le �libre penseur� et de lustrer l�image de M. Addi est d�cr�t� intellectuellement persona non grata. La mauvaise foi �rig�e en religion, nous voil� confondus, Noreddine A�t Hamouda et moim�me, avec M. Dahou Ould Kablia. Echanger pour vous signifie r�ception et ingurgitation de vos th�ses. Vous vous posez comme l�intellectuel a�rien qui plane sur tout et tous, mais le naturel revenant au galop, vous replongez aussit�t dans l�injure. Dans ma �r�ponse inutilement longue�, je tenais � vous dire ce que le po�te kabyle Lounis A�t Menguellet r�sume merveilleusement en d�crivant votre posture : �am win k �innan a-k wtegh yerna a-k galegh ; ma tsughed ad cektigh� (Je te violenterai et tu dois te taire ; si tu oses crier, c�est moi qui d�poserai plainte). Agresser avec perfidie et jouer � la victime : voil� la formule de notre intellectuel organique. Revenant sur le contrat de Rome, vous persistez � en assumer les m�faits et � affirmer que cela aurait pu �tre une solution � l��poque et qu�il y aurait eu moins de victimes et de disparus. M. Addi a trop d�exp�rience pour feindre de croire � un argument que m�me ses sponsors les plus acharn�s ont abandonn�. Mais pour le convaincre, le mieux est de lui rappeler les propos d�une m�re d�un patriote : �Pour �viter ou r�duire le fleuve de sang, il suffisait de ne pas encourager un mouvement revendiquant la terreur comme pratique politique et objectif.� Par ailleurs, en contrant la chim�re int�griste, on privait le pouvoir d�un alibi qui lui permettait de se poser comme un recours ou, en tout cas, un moindre mal. M. Addi sait tout cela mais l�opinion qu�il se fait de lui-m�me lui interdit tout sens critique alors que d�autres universitaires, autrement plus connus, ont su prendre le recul n�cessaire devant un drame qui a, � la fois, ensanglant� un peuple et consolid� un r�gime � l�origine de la crise. Mais comment d�battre avec un individu qui estime ne pas devoir, par principe, r�pondre aux arguments de l�autre ? - Quid de la primaut� de la loi l�gitime et comment dissoudre l�int�grisme dans la d�mocratie ? - Pourquoi pr�facer un livre qui a contribu� � brouiller la visibilit� de la sc�ne alg�rienne dans une p�riode o� des jeunes disparaissaient chaque jour ? M. Addi savait que ce livre avait attribu� des �unes� factices aux quotidiens alg�riens pour faire diversion sur la responsabilit� des crimes collectifs. Quand l��go �touffe la raison Comment d�battre lorsqu�un universitaire qui a construit sa carri�re � l��poque du parti unique sans avoir jamais �lev� la voix contre tant et tant d�abus se pose aujourd�hui, sans vergogne, comme �talon de la vertu et de la rigueur intellectuelle ? M. Addi ne se fixe aucune limite dans l�ind�cence. En accusant Noreddine A�t Hamouda, puisque c�est de lui qu�il s�agit, d�avoir mis � l�abri sa famille au Club-des-Pins, il a saut� un pas que m�me les adversaires les plus cyniques du fils du colonel Amirouche n�ont pas os� franchir. N. A�t Hamouda ne l�a jamais dit, je prendrais la responsabilit� de le r�v�ler. Pendant que M. Addi �analysait � et d�sinformait, A�t Hamouda a r�guli�rement particip� � la protection des citoyens de la r�gion qui l�ont �lu. C�est � l�occasion de l�une de ses gardes qu�il fut bless� par une bombe artisanale. Quant � moi, je suis avocat et enseignant � l�universit� de Tizi- Ouzou depuis de nombreuses ann�es. Je vis parmi mes �lecteurs dans un quartier populaire de la Nouvelle-Ville o� je dispose, avec mes coll�gues d�put�s du RCD, d�une permanence politique. Ma fiert� se trouve dans le fait d�appartenir � ce parti et de pouvoir contribuer � l��dification de mon pays, avec abn�gation, d�non�ant chaque d�rive, chaque r�gression (f�conde ou non). Comment d�battre avec un homme qui demandait d��tre invit� par un groupe parlementaire pour d�livrer ses v�rit�s et qui, quelques jours plus tard, accuse ce m�me groupe de servir d�alibi � la dictature ? Coh�rence quand tu nous tiens ! Les d�put�s RCD ont �t� �lus d�mocratiquement. Ils continuent � d�fendre les m�mes positions que celles que certains des n�tres ont assum�es avec courage et dignit� dans les prisons et les juridictions du r�gime au moment o� M. Addi g�rait sa carri�re avant de nous faire la le�on de l�opposition aujourd�hui. Ils n�ont eu de cesse de d�crier l�ill�gitimit� qui frappe cette assembl�e et la servilit� qui s�vit en son sein. Ces interventions sont appr�ci�es par les citoyens de toutes les r�gions d�Alg�rie qui se les passent sur portable ou Facebook et autres r�seaux sociaux. Mais le pire est dans la suite quand notre universitaire, relayant le populisme ambiant, accuse les d�put�s du RCD de faire bombance avec 300 000 DA par mois. M. Addi sait que le groupe parlementaire du RCD a vot� contre l�augmentation des mensualit�s des parlementaires et qu�ils ont demand� que cet argent serve � financer des permanences et des attach�s parlementaires. Il sait aussi que chacun d�entre eux reverse une partie de ses �moluments au parti et que c�est gr�ce � cela que ses structures fonctionnent. Oui, comment d�battre avec M. Addi lui qui regarde si haut et qui agit si bas ? Le livre de Sa�d Sadi aura eu un autre m�rite : faute d�avoir suscit� un d�bat sur l�histoire, il a fait sortir du bois tous ceux qui, silencieux, complices ou m�me responsables de la crise qui nous frappe, s�empressent de s�inventer des carri�res d�opposants en attaquant ceux qui ont anim� le d�bat public et combattu le bin�me pouvoir- islamistes. Pour l�heure, le RCD, Sa�d Sadi � sa t�te, travaille au quotidien avec ses concitoyens afin de pr�server le pr�sent et de construire l�avenir. Ces derni�res semaines, trois initiatives capitales viennent d��tre lanc�es. La r�appropriation de l�histoire, la structuration d�espaces de rencontres et d��changes solidaires, la r�habilitation de l�islam populaire. Ces initiatives ont rencontr� un int�r�t et un soutien populaires malgr� les entraves claniques. Ces th�matiques sont d�abord de votre ressort en tant qu�universitaire. En vous fourvoyant dans la politique politicienne, vous en avez oubli� votre mission. Pendant que le RCD s�immerge dans la soci�t�, M. Addi pr�f�re l�exil et les euros pour mieux �analyser � et nous conseiller. A chacun ses valeurs et ses ambitions. Les sorties de M. Addi soulignent la crise morale qui frappe certaines de nos �lites et confirment que face � la mauvaise foi, l��change est impossible. C�est toujours cela de pris. H. S.