Chaque jour qui passe, depuis plusieurs semaines maintenant, depuis le dernier remaniement du gouvernement plus exactement, la question de la transition énergétique de l'Algérie s'impose comme un sujet incontournable dans l'optique de la conduite du grand chantier des réformes, économiques en tout premier lieu, qui se sont imposées. Au cœur de la stratégie devant être mise au point, les deux ministres, ChemsEddine Chitour, en charge de la Transition énergétique et des Energies renouvelables, et son pair de l'Energie, Abdelmadjid Attar, se retrouvent sous les feux de la rampe. L'œuvre engagée requiert, en effet, une montée au front de tous les instants tellement les choses à corriger, pour ce qui concerne le ministre de l'Energie notamment, et les chantiers à lancer, pour celui de la Transition énergétique, sont immenses comme le laisse augurer la «feuille de route de l'énergie» qui servira de canevas pour l'ensemble des secteurs et intervenants sur la question, à commencer par ceux concernés par la mise en œuvre de la loi sur les hydrocarbures, en attente de ses textes d'application. La feuille de route intègre donc les textes d'application de la loi sur les hydrocarbures, indispensable du fait que «Sonatrach ne peut plus supporter à elle seule le poids en matière de développement, elle a besoin de partenariats. La loi de 2019 doit être mise en œuvre le plus tôt possible», comme l'expliquait jeudi M. Abdelmadjid Attar, lors d'une réunion qu'il a présidée avec les hauts cadres du secteur, en présence du ministre de la Transition énergétique et des Energies renouvelables, en appel, pour diriger la mission consistant à donner la place qui s'est imposée à l'énergie renouvelable. Chems Eddine Chitour, à ce titre, a précédé le rendez-vous d'avec son collègue de l'énergie, jeudi, par une rencontre, en milieu de semaine dernière avec des opérateurs intervenant dans la reconversion des véhicules au sirghaz (GPL). Lors de cette rencontre, le ministre a présenté les principaux éléments de la politique du secteur visant la promotion et le développement de l'utilisation des énergies propres et la mise en place d'un modèle énergétique à même de libérer le pays de la dépendance aux énergies fossiles, nous apprend le département de la transition énergétique et des énergies renouvelables dans une publication sur les réseaux sociaux à travers laquelle il a été a rappelé, entre autres décisions, les premières mesures relatives à la conversion au GPL (Sirghaz) du parc automobile de l'ensemble des institutions et administration publiques. Un objectif a été tracé à court terme, annonce le ministère que dirige le professeur Chitour qui entend voir doubler le nombre de véhicules convertis à rouler au Sirghaz dès l'année prochaine. En 2019, le nombre de véhicules convertis atteignait les 90 000 donnant ainsi un total de près d'un demi-million jusqu'à la fin de l'année dernière, selon des statistiques énoncées lors d'un séminaire national sur la promotion de Sirghaz, où était également fait état de l'objectif consistant à atteindre d'ici moins de trois ans, le nombre d'un million de véhicules roulant au GPL. «Nous gaspillons énormément, c'est la responsabilité de tous les départements ministériels et la responsabilité de la société», a asséné Chems Eddine Chitour devant les présents à la réunion de jeudi, en prenant bien le soin d'expliquer qu'il ne s'agit pas de rationner mais de rationaliser la consommation d'énergie, notamment s'agissant de carburant. Dans le but de vulgariser ces questions ayant trait à la nouvelle politique énergétique du pays, sans laquelle il ne saurait y avoir de réformes économiques, une feuille de route traitant de l'économie d'énergie sera transmise à chaque département ministériel, avec comme principaux secteurs visés le transport, l'ensemble du secteur des services, et l'habitat. En plus évidemment du véritable programme que constitue la feuille de route du secteur de l'énergie, qui «comprendra des actions avec des délais précis et dont un compte-rendu mensuel de mise en œuvre sera transmis au gouvernement», a informé Abdelmadjid Attar, lors de la réunion de jeudi. Azedine Maktour