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La tendresse de la mère !
Publié dans Le Soir d'Algérie le 26 - 07 - 2020

Tout part de ce moment où, étouffant sous le genou du policier Derek Chauvin, George Floyd implore les flics de le relâcher en invoquant sa mère : « Maman, je t'aime, ils vont me tuer .»
Celle-ci est décédée en 2018 et son fils l'aimait au point de se faire tatouer son surnom, Cissy, sur sa large poitrine de géant de deux mètres.
Si Marie-Anne Mac Léod Trump, la mère de Donald, morte à 88 ans, en 2000, était encore vivante, aurait-elle été sensible, elle aussi, à cet appel de George Floyd du seuil du néant ? Jamais nul ne le saura. De même que nul ne sait si elle aurait sermonné son farfelu de fils qui, ayant reçu comme jouet les Etats-Unis d'Amérique, en fait n'importe quoi. Du genre, le Trump, à casser son jouet, et c'est vraiment un peu le cas !
Heureusement, d'autres mamans dans ce pays auquel le Président Trump rétablit son statut de jungle soumis à la loi du plus fort, ont entendu l'appel lancé par la victime du racisme à Minneapolis. Elles sont des centaines, voire des milliers à ériger ce qu'on appelle « Le Mur des mamans ». Certains ironisent sur la référence au mur que voulait ériger Donald Trump.
La dénonciation par Trump des manifestations contre les assassinats racistes par les policiers et l'ordre d'envoyer les fédéraux pour les réprimer brutalement sont tout aussi abjects que l'assassinat de George Floyd lui-même. Ces agents fédéraux, que Fate Brown, la gouverneure démocrate de l'Oregon appelle « les soldats de Trump », appartiennent au ministère de la Sécurité intérieure, un organe spécialement créé à la suite des attentats du 11 septembre. Des spécialistes de la baston, sans état d'âme !
Le mouvement de protestation suscité par la mort de Floyd commençait tout juste à s'apaiser lorsque Trump, début juillet, a décidé de l'attiser en envoyant les policiers fédéraux. Des milliers de mamans ont donc décidé de faire tampon entre les manifestants et les policiers, espérant que leur présence attendrirait les forces de l'ordre galvanisées par le discours belliqueux de leur président. Dans plusieurs grandes villes comme New York, Chicago ou Philadelphie, les mamans se mobilisent, brandissant les symboles des seventies « Peace and Love ». Celles que Donald Trump dénonce comme agitateurs et anarchistes défilent vêtues de tee-shirts jaunes, coiffées de casques de vélo, et parfois avec des tournesols ou une rose jaune à la main. Scandant des slogans rappelant le mouvement des droits civiques et de la stratégie non-violente de Martin Luther King, elles lèvent les bras en criant : « J'ai les mains en l'air, ne me tirez pas dessus ! »
Dans des moments cruciaux de l'Histoire, notamment celle des dictatures et des régimes autoritaires où aucune expression n'est tolérée, les mères jouent un rôle d'humanisation opposant la force de la tendresse à l'aveuglement des appareils de la répression. Quand toute parole est prohibée, la mère porte alors la cause comme une incarnation presque sacrée, d'où les vocables utilisés par une journaliste parlant, à propos des moms américaines, d' « esprit protecteur ».
Les Mères de la place de Mai en Argentine, rebaptisées par la junte militaire du terme méprisant de « folles » de la place de Mai, osèrent, en pleine répression, se dresser contre le pouvoir de fer réclamant la vérité sur le sort de leurs enfants disparus, enlevés et assassinés par la dictature. Certains pensent que cette puissance de rébellion non violente des mères a eu un impact sur la chute du régime.
L'écrivain argentin Julio Cortazar a exprimé la force de ce mouvement des mères : « L'irrationnel, l'inattendu, la nuée de colombes, les Mères de la place de Mai, font irruption à n'importe quel moment pour mettre en pièces et bouleverser les calculs les plus scientifiques de nos écoles de guerre et de sécurité nationale (...) Continuons à être fous : il n'y a pas d'autres moyens d'en finir avec cette raison qui vocifère ses appels à l'ordre, à la discipline et au patriotisme. »
Ces défilés de mères protestant et réclamant justice se sont étendus ces dernières années notamment au Mexique ou en Colombie, où celles qui se surnomment elles-mêmes les « chercheuses » prennent d'assaut les bus en brandissant des pancartes pour attirer l'attention sur la disparition forcée de leurs enfants pendant le conflit qui a opposé, cinquante ans durant guérillas, groupes paramilitaires et forces de l'ordre.
Autre lieu, autre combat des mères, à Hong Kong cette fois pour défendre leurs enfants dans les manifestations qui les opposent au gouvernement. Des milliers de mamans sont sorties, avant le début de la pandémie du covid-19, pour «écouter nos jeunes, (...) dans leur quête de liberté, de justice et de la préservation de l'Etat de droit. Ils nous ont montré la puissance de la vie ».
Quand l'intraitable cheffe de l'exécutif, Carrie Lam, se décrète tactiquement « la mère » de tous les Hongkongais, ce sont les mamans qui crient : « Carri Lam, au cœur noir, tu n'es pas notre mère .»
Sous nos cieux algériens aussi, les mères agissent. Celles de certains détenus d'opinion avaient commencé, dans le tintamarre des prétoires, à constituer des groupes pour mutualiser la façon de faire face à leurs déboires et essayer de sauver leurs enfants.
Ce sont souvent des familles issues de milieux modestes, incapables de rémunérer des avocats. En évoquant l'amour des mères qui va au-delà du juridique et du politique, mille images se présentent à l'esprit. Une des plus fortes est celle de Keltoum dans Le Vent des Aurès (1967) de Mohamed Lakhdar-Hamina. On voit l'obstination muette d'une mère, indifférente aux menaces des soldats français, à retrouver son fils raflé par l'armée française.
A. M.


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