Le président du syndicat des paramédicaux salue les mesures de protection du corps médical, mais pointe du doigt l'absence de moyens adaptés dans les hôpitaux. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - La présidence a annoncé, dimanche dernier, lors du Conseil des ministres, une série de mesures en faveur des personnels de la santé dans un contexte où ces derniers se trouvent exposés à des risques majeurs pouvant atteindre dans bien des cas leur intégrité physique, en plus de la menace d'être contaminés à tout moment par le Covid-19. Une démarche qui intervient à un moment où certains événements ayant porté préjudice à des membres du corps de la santé se sont enchaînés, au sein même des structures hospitalières. Par ailleurs, le principal volet évoqué par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a trait à l'assurance des personnels de la santé. «Cette assurance, qui vient compléter la loi de protection des professionnels de la santé, est le moins que l'Etat pouvait faire pour montrer la reconnaissance de toute la nation à un corps qui se trouve depuis le début de la pandémie du Covid-19 sur le devant de la bataille sanitaire nationale», a-t-il précisé dans le communiqué de la présidence. La même source précisera : «La prise en charge financière de cette prime d'assurance spéciale vient, bien à propos, couvrir les risques encourus par les personnels de la santé publique directement concernés par la prévention et la lutte contre la pandémie de coronavirus (Covid-19).» Il faut encore souligner que le Conseil des ministres a examiné et adopté un projet d'ordonnance modifiant et complétant le code pénal pour assurer une meilleure protection des professionnels de la santé. La finalité du projet en question est de «mettre en place un dispositif pour protéger les professionnels de la santé face à la recrudescence des actes d'agression subis dans le cadre de leurs fonctions». Si dans l'ensemble, les acteurs de la santé accueillent plutôt bien toute mesure pouvant améliorer les conditions de travail du personnel médical, il n'empêche que le «plus gros reste à faire», comme le laissent entendre certains. Pour le président du Syndicat algérien des paramédicaux (SAP), Lounès Ghachi, c'est une bonne chose que de mettre sur pied des mesures de protection du personnel de la santé. Cependant, «il faudrait au même titre et dans ce contexte donner les moyens adaptés aux soignants pour se prémunir du virus notamment», a-t-il insisté. Selon lui, c'est sans doute le problème le plus épineux qui préoccupe tous les acteurs de ce secteur vital. Lounès Ghachi dit s'inquiéter sérieusement pour le personnel médical qui travaille dans les services qui ne prennent pas en charge les patients atteints de Covid-19. Et pour cause, «il s'expose tout autant que ceux qui sont en contact direct avec les personnes infectées, rien qu'en étant présent dans la même structure», estime-t-il. Il fait, d'ailleurs, part d'une protection insuffisante et de conditions précaires dans l'enceinte de ces établissements, attirant l'attention sur un détail en particulier : «Une bonne partie des soignants contaminés par le virus ne travaille pas dans une unité Covid-19». Un fait qui devrait, souligne-t-il, «interpeller» les autorités. À propos de l'assurance dont bénéficieront les personnels de la santé, le président du SAP indiquera que pour le moment, il n'a pas les précisions nécessaires pour juger de la pertinence de cette mesure. «On attendra que tout ça devienne moins flou», a-t-il conclu. Rappelons que la présidence de la République a souligné que cette prime d'assurance «permettra une souscription auprès de la CAAR, par personne et par mois, dans la limite de 3 500 dinars par mois, pour un capital de 2 000 000,00 DA, et concernera un effectif de 266 113 personnes». M. Z.